La Maison départementale des personnes handicapées des Hauts-de-Seine fête ses dix ans. Son ouverture était la concrétisation d'une grande avancée sociétale formalisée par la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Dès lors est affirmé le droit à la compensation du handicap. L'accès à l'éducation, à la formation, à la mobilité, à la culture, aux loisirs, est considéré comme un droit que la collectivité se doit d'assurer à tous, sans exception.

Avec l'ensemble de nos partenaires institutionnels ou associatifs, nous pouvons être fiers du travail et des progrès effectués pendant cette décennie, notamment grâce aux professionnels de la Maison départementale des personnes handicapées. Cependant, pour que la progression se poursuive, il faut que chacun d'entre nous soit sensibilisé à une exigence fondamentale : l'intégration des personnes handicapées dans notre société.

Patrick Devedjian
Député et Président du Conseil départemental des Hauts-de-Seine


Handicap et société : de la prise en charge à la participation à la vie commune

Directeur de l'Institut national supérieur de formation et de recherche pour l'éducation des jeunes handicapés et les enseignements adaptés (INS HEA) à Suresnes, José Puig évoque la question de l'intégration dans notre société, plus particulièrement dans le milieu scolaire.

Qu'est-ce que l'INS HEA ?

Sous la tutelle du ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, l'INS HEA apporte son concours à la définition et à la mise en œuvre des politiques relatives aux situations de handicap ou de grandes difficultés scolaires. L'institut agit pour l'inclusion scolaire, sociale et professionnelle.

www.inshea.fr


Transcender le handicap

En quatre portraits vidéo, découvrez comment dépasser son handicap en vivant au quotidien sa passion.

Christian Guyot, sourd et
professeur de percussions

Professeur de musique, Christian Guyot est atteint depuis sa naissance de surdité profonde. Ce qui ne l'a pas empêché, après une licence de musicologie à l'université Paris VIII, de devenir professeur de percussions. Il partage désormais sa passion avec ses élèves, handicapés et valides, notamment au conservatoire de Suresnes où nous l'avons rencontré.

Hayette Djennane, myopathe et
championne de voltige aérienne

Hayette Djennane est devenue en 2015 championne de France de voltige aérienne. Malgré une myopathie qui la prive peu à peu de l'usage de ses jambes, cette battante de 24 ans, grâce à une combinaison adaptée, s'est fait une spécialité du saut en parachute après avoir pratiqué de nombreux autres sports. Nous l'avons rencontrée sur l'aéroport de Toussus-le-Noble (78).

Antoine Rigot, paraplégique et
funambule et metteur en scène

C'est un accident de la vie qui a valu à Antoine Rigot, metteur en scène, funambule et circassien, de perdre en partie l'usage de ses jambes. Lui qui défiait le vide à plus de vingt mètres de hauteur a fait preuve d'une volonté hors du commun pour défier à nouveau l'équilibre et exercer son art. Sa prochaine création sera co-produite par l'Espace cirque (Antony) du théâtre Firmin-Gémier/La Piscine. Nous l'avons rencontré à l'Académie Fratellini (93).

Jehanne Guerard, tétraplégique et
artiste peintre

Aquarelliste, artiste-peintre et illustratrice, Jehanne Guerard a vu sa vie basculer en 2006, à la suite d'un grave accident de voiture survenu au Burkina-Faso. Devenue tétraplégique, elle peint désormais avec la bouche et continue à partager avec les enfants sa passion de l'art et des couleurs. Nous l'avons rencontré lors de l'une de ses animations à l'école Joliot-Curie de Nanterre.


La MDPH au service des personnes handicapées depuis 10 ans

Panneau accueil indiquant une Maison Départemental du Handicap

La maison départementale des personnes handicapées des Hauts-de-Seine offre à chaque personne en situation de handicap un accès aux droits, à la formation, à l'emploi, à l'orientation vers des établissements et services adaptés à ses besoins et à ses projets.

Elle rassemble toutes les compétences impliquées dans l'accompagnement des personnes handicapées et de leurs familles : le Conseil Départemental, les services de l'Etat en charge de la cohésion sociale, de l'emploi et de l'éducation, la Caisse primaire d'assurance maladies, la caisse d'allocations familiales et les associations représentant les personnes en situation de handicap.

Toute personne reçue à la MDPH a la possibilité d'exprimer ses attentes dans un « projet de vie ». Une équipe de professionnels médico-sociaux évalue sa situation, ses besoins et propose un plan de compensation du handicap qui est soumis à la commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH).

La MDPH mode d'emploi

La gestion de la maison départementale des personnes handicapées est assurée par un groupement d'intérêt public (GIP) et de six associations désignées par le conseil départemental consultatif des personnes handicapées.
Le département assure la tutelle administrative et financière du GIP MDPH.

Les CCAS, centres communaux d'action sociale, partenaires de la MDPH, ont pour mission d'aider les usagers à la constitution de leurs dossiers de demande :

  • la prestation de compensation du handicap ;
  • l'allocation adulte handicapé ;
  • l'orientation vers un établissement ou un service médico-social pour les adultes ;
  • les demandes relatives au travail, à l'emploi et à la formation professionnelle ;
  • l'allocation d'éducation de l'enfant handicapé ;
  • les demandes pour les parcours de scolarisation, de formation ou de soins en établissement ou en service médico-social ;
  • les demandes de cartes (invalidité, priorité pour personnes handicapées ou stationnement pour personnes handicapées).

Les dossiers de demandes de Prestation de compensation du handicap, PCH, sont adressés par les CCAS à la Maison Départementale des Personnes Handicapées pour une instruction administrative.
L'équipe pluridisciplinaire de la MDPH en évalue l'éligibilité et les besoins de la personne en situation de handicap.

Afin d'améliorer le service rendu à ses usagers, un formulaire pour les enfants/jeunes (0-20 ans) et un formulaire pour les adultes sont disponibles en version PDF pour demander des aides auprès de la MDPH Hauts-de-Seine. Ces formulaires sont téléchargeables sur hauts-de-seine.fr.

La MDPH en pratique : consultez hauts-de-seine.fr

Maison départementale des personnes handicapées des Hauts-de-Seine

2, rue Rigault
92 000 Nanterre 
Tél. : 01 41 91 92 50 
Fax : 01 41 91 93 09

Accès

Station RER Nanterre Ville (ligne A)
Bus : 167 – 367 – 157 – 169
Par la route : A 86 – A 14 – A 13

Horaires d'ouverture 

Du lundi au jeudi de 9h à 12h et de 14h à 17h
Le vendredi de 9h à 12h et de 14h à 16h30

La MDPH en 10 chiffres clés


13 344

personnes reçues à l'accueil de la MDPH des Hauts-de-Seine en 2015

43 563

appels traités

Plus de 20 000

courriels échangés avec les usagers et les partenaires au service « accueil » de la MDPH

86 711

décisions prises par la CDAPH en 2015

6 723

décisions concernant la prestation de compensation du handicap

11468

décisions concernant l'allocations adulte handicapé

2 579

décisions concerant l'allocations d'éducation de l'enfant handicapé

18 531

décisions concernant le travail, l'emploi et la formation professionnelle

7 517

décisions concernant l'orientation scolaire ou en établissement d'enfants handicapés

1 031

visites à domicile effectuées pour mieux évaluer les situations des personnes

Parcours d'un dossier à la MDPH des Hauts-de-Seine

Visite de la Maison des personnes handicapées des Hauts-de-Seine à Nanterre, autour des différentes étapes du traitement d'un dossier.


Au-delà du handicap en 10 portraits

A l'occasion des 10 ans de la MDPH, les photographes du département des Hauts-de-Seine sont allé à la rencontre de dix personnes, habitant ou exerçant leur activité dans notre département, qui vivent « au-delà du handicap » .
Leur parcours est exemplaire dans un domaine qui souvent semblait leur être interdit.
Elles se sont accomplies non pas malgré le handicap mais avec leur différence.
Elles montrent que le talent et la force d'âme sont universels.
Elles nous apprennent à regarder au-delà des apparences, à penser au-delà des idées reçues.

Pas de compassion !

Photo : Jean-Luc dolmaire/Département des Hauts-de-Seine

Il faudrait parler au public, le sensibiliser aux différences quelles qu'elles soient. Personnellement, j'ai pu transformer mon handicap en une force de caractère qui m'a permis de me réaliser. Notamment grâce à l'absence de compassion dans mon entourage.

Robert Citerne est champion d'escrime handisport, directeur sportif à Levallois et conseiller municipal délégué au handicap à La Garenne-Colombes.10 titres olympiques, 6 titres mondiaux et 11 titres européens. Robert Citerne est atteint d'une infirmité motrice cérébrale (hémiplégie droite).

On doit se battre mille fois plus

Photo : Willy Labre/Département des Hauts-de-Seine

Quand on est jeune, on a du mal à accepter les inégalités. Plus tard, on parvient à relativiser. On s'entraîne comme les valides, on se donne à fond, on soulève des foules comme les autres et pourtant, même si on a La Marseillaise quand on gagne une médaille d'or, on se rend compte à la fin que l'on doit se battre mille fois plus que les autres pour être reconnu à sa juste valeur.

Trésor Makunda est champion d'athlétisme (sprint) résidant à Asnières-sur-Seine.
Quadruple médaillé paralympique (Athènes, Pékin, Londres), médaille d'or aux championnats du monde de 2006. Trésor Makunda (à droite sur la photo, accompagné par l'un de ses guides sur la piste) est déficient visuel.

tresor-makunda.e-monsite.com

En l'air, je suis comme tout le monde

Photo : Willy Labre/Département des Hauts-de-Seine

J'aime la compétition. Si je suis faible physiquement, je suis forte mentalement et j'arrive à des résultats. Sauter en parachute, c'est pour moi symbolique. C'est un sport extrême qui me permet d'aller au-delà de mes limites et d'oublier le handicap parce qu'en l'air, je suis comme tout le monde, attirée par la pesanteur, un corps qui flotte. Plus de handicap. On est au-delà de tout cela.

Hayette Djennane, domiciliée à Colombes, pratique le parachutisme. Elle est championne de France 2015 en Voltige tandem handisport. Hayette Djennane est atteinte d'une maladie neuromusculaire (myopathie des ceintures).

De l'art pour interpeller le spectateur

Photo : Willy Labre/Département des Hauts-de-Seine

Quand une personne en situation de handicap peut sortir, aller boire un verre, faire ses courses, elle est intégrée. En France, c'est souvent difficile. J'ai envie de montrer une autre image de la personne en situation de handicap. Je fais de l'art pour interpeller le spectateur. C'est mon moyen d'action, ma manière d'agir sur le monde.

Magali Saby, née à Clichy-la-Garenne, est danseuse et comédienne. En 2015, elle a dansé au théâtre Nanterre-Amandiers dans Gala de Jérôme Bel et à l'Opéra Bastille dans Moïse et Aaron de Schönberg. Magali Saby est atteinte d'une infirmité motrice cérébrale.

magalisaby.wix.com/magali-le-naour-saby

Tout est possible

Photo : Olivier Ravoire/Département des Hauts-de-Seine

Je conduis mon kart d'une seule main. Comme ma jambe droite est aussi déficiente, l'accélérateur est au volant. Mon bras gauche doit tout faire et cela demande beaucoup de concentration dans le pilotage. J'ai acquis, grâce au kart, une confiance en moi qui m'aide à avancer dans la vie. Et le titre de champion de France me prouve que tout est possible.

Adrien Turkawka, originaire de Rueil-Malmaison, est champion de France 2015 de handikart. Adrien Turkawka est atteint d'une infirmité motrice cérébrale (hémiplégie droite).

adrikart.fr/

Il vaut mieux en rire !

Photo : Olivier Ravoire/Département des Hauts-de-Seine

Je trouvais ça dingue que mes copains ne se rendent pas compte de ce qu'est mon quotidien, de toutes les galères auxquelles on peut être confronté quand on est en fauteuil. Je me suis dit que j'allais le leur raconter de façon marrante sur mon blog. Parce que, par moments, les situations sont tellement absurdes qu'il vaut mieux en rire.

Charlotte de Vilmorin, domiciliée à Courbevoie, est blogeuse, écrivain, chef d'entreprise (créatrice de la plateforme Wheeliz). Charlotte de Vilmorin est tétraplégique.

wheelcome.net

Pas l'habitude d'écouter

Photo : Jean-Luc Dolmaire/Département des Hauts-de-Seine

À l'âge de quinze ans, j'étais fasciné par la batterie, c'était l'époque de Jimmy Hendrix. Cinq ans après, je me suis dit : c'est ça ce que je veux faire. Au conservatoire, je suis tombé sur un professeur qui m'a déclaré : ce n'est pas parce que tu es sourd que tu n'y arriveras pas. Tout simplement, tu n'as pas l'habitude d'écouter. Cela m'a fait réfléchir.

Christian Guyot est professeur de musique au conservatoire de Suresnes. Christian Guyot est atteint d'une surdité congénitale.

Danser dans le ciel

Photo : Olivier Ravoire/Département des Hauts-de-Seine

Permettre une nouvelle avancée dans l'histoire de l'aviation, c'était mon rêve. Il est devenu réalité lorsque je suis devenue la première handicapée à faire de la voltige aérienne au Salon international de l'aéronautique et de l'espace du Bourget. Je n'y serai pas arrivée seule. Des mois d'entraînement. Un parcours du combattant. J'ai dû obtenir une dérogation médicale, me mettre au sport car le corps est extrêmement sollicité. Au Bourget, j'avais l'impression de danser dans le ciel.

Dorine Bourneton, habitante de Boulogne-Billancourt, est écrivain et pilote d'avion. Dorine Bourneton est paraplégique (accident d'avion à l'âge de seize ans).

www.dorinebourneton.fr

Je m'adapte aux autres

Photo : jean-Luc Dolmaire/Département des Hauts-de-Seine

On ne sait pas ce que les malvoyants voient ou pas. Et quand on ne comprend pas, il y a toujours une forme de réticence voire de peur. Nous sommes considérés comme des Ovni ! L'intégration individuelle sans le handicap pose déjà question. Avec, tout est amplifié. Ma devise : je m'adapte aux autres, c'est plus simple.

Pascal Portier, qui réside à Clamart, fait partie des cadres dirigeants du Groupe La Poste. Il est directeur du projet « Servir le développement ». Pascal Portier est déficient visuel profond.

Une école, c'est symbolique

Photo : Stéphanie Gutierrez Ortega/Département des Hauts-de-Seine

Accident de voiture à 19 ans. Après deux ans à l'hôpital, j'ai commencé par organiser des voyages à travers le monde pour des personnes handicapées moteur. Je voyais que je donnais du bonheur à des jeunes, cela m'a redonné envie. En 2000, avec Handicap sans frontières, nous avons créé notre première école adaptée en Côte d'Ivoire, accueillant des enfants valides et non valides. Une école, c'est symbolique.

Lucien Castagnède est le président fondateur de l'association « Handicap sans frontières » dont le siège social est à Puteaux. Lucien Castagnède est paraplégique.

www.handicapsansfrontieres.net

 

Ces portraits seront présentés dans le hall de l'hôtel du Département à Nanterre du 24 mars jusqu'au 30 avril.
L'exposition sera également présentée du 11 avril au 29 mai sur la place de la Fontaine Agam à La Défense.


Zoom sur Percujam, groupe d'artistes autistes, dans les coulisses d'une répétition

Percujam est un groupe atypique, composé de seize jeunes adultes musiciens autistes et de leurs éducateurs. Leur différence n'est pas là où on l'attend. Leur originalité ce sont leurs créations, leur talent et leur envie de partage. Lors des concerts, ils accrochent le public et ne le lâchent plus. Ils vous donnent des fourmis dans les jambes, vous transmettent leur énergie et de belles émotions.

Percujam est issu du foyer d'accueil médicalisé Alternat, à Anthony, financé par le Département des Hauts-de-Seine.

Percujam s'est produit le samedi 2 avril à 15h30, dans le cadre du festival Chorus des Hauts-de-Seine). Retour sur leur performance en vidéo : https://vimeo.com/161476004.

percujam.free.fr


Questions de famille est une opération du Département des Hauts-de-Seine.