HDS n°65
mai-juin 2019 - n°65 | HDS mag | pano r ama Le festival Mozart Maximum reçoit à La Seine Musicale pour la troisième fois. Invités de prestige et pièces montées surprises, il y aura tout ce qu’il faut pour donner du sens à la fête. S ous la simplicité des formes, il y a dans le travail de Nathalie Delasalle l’ambition secrète de capturer la lumière. Sans effet de manche ni de néon, sans dispositif technique : tout bonnement en lui préparant des pièges douillets qui n’attendent qu’elle pour se révéler sculp- tures, mouvement, respiration. Avec Pour l’instant , titre de son exposition à la Maison des Arts de Châtillon du 15 mai au 22 juin, la sculptrice caresse des formes, blanches toujours car au plus intense c’est la vraie couleur de la lumière : ventres ronds, œufs secrets, anneaux qui glissent, pour épanouir cette lumière insaisissable qui ruisselle, traverse, s’arrête même lorsque notre regard fait de même puis s’évanouit au premier clin d’œil. Et l’on soupçonne deux autres qualités chez l’artiste : la patience des finitions, et une gourmandise de la matière… n www.maisondesarts-chatillon.fr Du beau monde chez Mozart Sculpter la lumière D ans l’esprit d’offrir la musique classique à tous, sans smoking mais sans compromis, le festival Mozart Maximumest exemplaire. Un compositeur d’abord, emblé- matique du genre, aussi génial qu’il est accessible. Des formes inédites ensuite, des rapprochements électriques, des surprises. Et puis comme chaque saison, le gratin des musiciens, la crème de la scène. À commencer par Yoann Bourgeois. À l’invitation de Laurence Equilbey, d’Insula orchestra et du chœur Accentus, il propulse huit danseurs acrobates dans les trous noirs du Requiem inachevé – joué ici dans les seuls fragments signés de la main du compositeur – où ils gravitent comme des électrons libres autour des pleins et des vides d’une œuvre d’autant plus bouleversante qu’on ne l’entend jamais ainsi. Des cocktails plus oumoins détonants seront servis pour l’occasion : un panachéMozart-Schubert, unmixMozart-Reich. Christophe Rousset et son ensemble Les Talens Lyriques apportent un cadeau-surprise : l’ora- torio La Betulia Liberata , composé par un Amadeus de 14 ans qui ne l’a probablement jamais entendu. Et comme si cela ne suffisait pas, le légen- daire Concentus Musicus Wien se joint à la fête. Bref, du 20 au 30 juin, il sera question une nouvelle fois d’unMozart qui décoiffe, n’en déplaise à ceux qui n’ont jamais réussi à tomber la perruque poudrée. n www.insulaorchestra.fr © DR © DR CD92/J ean -L uc D olmaire Maurice Denis, Panorama depuis une vallee rose .
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