HDS mag 66
juillet-août 2019 - n°66 | HDS mag | i n s t i t u t i on L a c u r i o s i t é n’est pas qu’un vilain défaut. L a p r e m i è r e promotion du Curious Lab’ en a largement montré les vertus. La copie rendue par ses étudiants le 7 juin comporte des projets déjà bien ficelés compte tenu des trois mois impartis, dans des domaines variés : marché soli- daire, création d’un fab lab , plateforme en open data , inclu- sion numérique, organisation des services publics de proxi- mité. « On a travaillé ensemble sur la modernisation du service public, pour définir ce que serait la collectivité de demain. Sans doute était-ce plus intéressant pour vous que de réaliser le packaging de la dernière boisson sucrée ! », a lancé aux participants Marie-Pierre Limoge, vice-présidente du Département chargée de l’inno- vation collaborative. Par ce Curious Lab’, les deux Dépa r t emen t s , an ima t eur s de leur territoire, font l’inter- face entre deux mondes : d’un côté des communes, de l’autre de futurs actifs, désireux de se confronter au réel. « Nous avons parié que les étudiants, surtout en commerce ou en ingé- nierie qu’on n’imagine pas spon- tanément tournés vers le service public, seraient de bons interlo- cuteurs pour les villes. L’évolu- tion des usages crée des besoins auxquels elles n’ont pas l’habitude de répondre mais qui parlent aux jeunes », assure Marie-Pierre Limoge. En matière de nouvelles technologies, par exemple, l’ex- pertise d’usage des nouvelles générations est indéniable. L’objectif du Curious Lab’ est aussi d’aider ces futurs diplômés de l’enseignement supérieur à mieux se projeter dans les métiers du service public. Partantes, quatre communes des Hauts-de-Seine et une des Yvelines - Châtenay-Malabry, Colombes, Puteaux, Sceaux, Poissy – ont donc mis au défi vingt-cinq étudiants issus d’uni- versités et d’écoles du territoire, en commerce et gestion (Ieseg), ingénierie (Esilv), communica- tion (Isit), management (Emlv). Premier temps de ce travail, la Journée de l’innovation collabo- rative, en mars, avec une session « intensive » en groupes mixtes, où, pour chaque problématique locale ont été élaborés deux schémas de résolution : l’un dit « tendanciel », l’autre, plus innovant, en rupture, histoire de laisser sa chance au « petit grain de folie ». Aux villes de trancher ensuite : « Ils proposaient un fablab autonome énergétiquement. Dans l’immédiat, ce scénario n’a pas été retenu car le site prévu, dans une ancienne meulière, ne s’y prête pas. Cela n’empêchera pas d’évoluer dans ce sens à l’avenir », expliquent Claire Pantalacci et « On a travaillé ensemble sur la modernisation du service public, pour définir ce que serait la collectivité de demain. » Danlyla Guy, du pôle « Promo- tion du territoire » de Sceaux. Projets utiles Sous le regard de profession- nels, le projet élaboré par l’as- sociation De Vinci Fablab, du pôle départemental Léonard- de-Vinci, a été affiné lors des séances suivantes sur tous les plans : équipements, fonctionne- ment, budget, planning...« Que des étudiants puissent plancher sur le fablab nous a tout de suite semblé pertinent car ils font partie de nos futurs usagers mais on a dû leur rappeler qu’il accueil- lera l’ensemble de la population. Il comportera aussi une dimen- sion artisanale qu’ils n’avaient pas envisagé, étant plus orientés high- tech », précisent les Scéennes qui repartent avec un cahier des charges complet, « référence pour la suite ». Partie d’une page blanche, la ville de Colombes, en quête d’inclusion numé- rique pour ses seniors, s’est vu proposer par les étudiants une « Maison des générations » où les jeunes formeraient leurs aînés. « En contrepartie, on a pensé leur donner accès à certains matériels ou logiciels », explique Séfana Benfetita, en deuxième année d’école d’ingénieur. « J’ai bien aimé travailler sur un projet dans sa globalité, utile et qui a une chance d’aller jusqu’au bout, poursuit-elle. En école d’ingénieur, on se concentre souvent sur une réalisation technique. » À charge pour les cinq villes participantes de donner vie aux ébauches de ces têtes chercheuses. Dès la rentrée 2019, Hauts-de-Seine et Yvelines comptent lancer une nouvelle session. n Pauline Vinatier www.hauts-de-seine.fr CD92/W illy L abre Le Curious Lab’ avait été lancé en mars à l’occasion de la Journée de l’innovation collaborative.
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