HDS mag 66

c u l t u r e 3  | HDS mag | n°66 - juillet-août 2019 A vant de se consacrer aux grands décors de Versailles, le peintre Charles Le Brun a laissé à Sceaux, sur la coupole du Pavillon de l’Aurore à l’est du domaine, une composition déjà magistrale : L’Aurore sur son char chassant la Nuit. Derrière cette allé- gorie, on devine Colbert, acquéreur de Sceaux en 1670 et ministre de Louis XIV. Sous les traits de la déesse bienfaisante et aux côtés d’autres créatures issues de la mythologie, le voici qui chasse la Nuit et son voile plein de cauche- mars. Problème : si un simple coup d’œil sur cette fresque paraît insuf- fisant, l’exercice d’admiration donne vite le tournis. L’Aurore et ses com- pagnons contemplent en effet le visiteur à près de dix mètres de hau- teur. « C’est une scène d’une extrême richesse dans laquelle il est facile de se perdre. Du sol, on n’en perçoit pas for- cément tous les détails. La réalité vir- tuelle permet de l’aborder de façon moderne, ludique, et accessible à tous  », explique Abdelkader Kar- kache, chargé du multimédia au musée du Domaine départemental. Avec la mise en place de supports numériques, le Département veut attirer un public jeune et connecté : les applications de réalité augmen- tée « CulturoGo » en 2018, puis cette année de chasse aux sculp- tures « Découverte Hauts-de- Seine » s’inscrivent aussi dans cette démarche. Défi graphique Une fois le Pavillon de l’Aurore retenu pour cette nouvelle expé- rience numérique, restait à trans- poser la fresque de Le Brun, déli- cate mission confiée à la start-up nanterrienne Tkorp, qui s’était distinguée lors de l’hackathon Hauts-de-Seine Tourisme en 2017 avec le dispositif de graffiti virtuel « Graf it ». Spécialisée dans la création de contenus sur-mesure en réalité virtuelle pour des entre- prises ou des gamers , Tkorp a, un temps, mis de côté robots, zom- bies et délectables explosions, pour créer des ponts entre deux époques. « C’était nouveau pour nous mais le défi a surtout été graphique car nous avions affaire non pas à un tableau mais à une coupole  », explique Thi- bault Kerouanton, cofondateur de Tkorp. La fresque a été entièrement reconstituée dans un nouveau for- mat plus confortable pour les yeux et le cou : « L’objectif était de pouvoir observer l’œuvre, non plus du dessous Au Domaine départemental de Sceaux, les visiteurs du Pavillon de l’Aurore peuvent s’immerger dans la fresque de Charles Le Brun. Une visite guidée à 360°C. Monter dans le char de l’Aurore

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