HDS mag 66

s o r t i r CD92/J ulia B rechler juillet-août 2019 - n°66 | HDS mag |  mais de l’intérieur, et à 360°. Avec une amplitude de mouvement de la tête de 30° maximum  ». De cou- pole dans le monde réel, l’œuvre a, dans le virtuel, pris la structure d’une cloche, « le plus dur étant de respecter le charme et les proportions d’origine en étalant les éléments dans l’espace ». En plaçant ces derniers sur différents plans, Tkorp a par ailleurs créé un effet de relief. De la 2D dans un environnement 3D en quelque sorte. Un fauteuil, pivotant pour éviter les contorsions, constitue le point de départ du voyage panoramique. Avec le casque de réalité virtuelle ou casque VR, un Oculus Go - poids plume de quatre cent grammes qui garantit une bonne qualité gra- phique sans effet « mal de mer » - l’immersion est immédiate. Un faisceau lumineux indique le che- min au regard, captif du large écran. Sur son char s’élevant depuis l’Orient, dame Aurore ouvre le bal comme il se doit, tirée par deux che- vaux dont la couleur bai sort ravivée de la palette graphique de Tkorp. La voix de la narratrice suit un cane- vas simple, pour une découverte étape par étape de l’essentiel de la fresque. « Pour éviter un décrochage, l’expérience fait un peu moins de huit minutes », souligne Abdelkader Kar- kache. Après l’Aurore, le projecteur s’attarde sur l’étoile du matin figu- rée par un charmant petit Amour. Parmi ses compagnons, Flore, déesse du printemps qui signale le réveil de la Nature ou encore le Bruit, qui annonce le retour des activités humaines avec sa trom- pette, son coq et son marteau. Dialogue avec l’œuvre Grâce à un capteur gyroscopique, identique à celui des téléphones portables, qui retranscrit les mou- vements de la tête, suivre tout ce petit monde du regard semble aller de soi. Levez les yeux, le ciel étoilé envahit l’écran, baissez-les, ils rencontrent une épaisse cou- verture de nuages. Le sol, censé être en contrebas, reste invisible «  pour éviter une sensation de ver- tige ». En une rotation de chaise, le faisceau guide le regard vers la Nuit en pleine débâcle, traînant son voile derrière elle pour disparaître vers l’Occident. À ce moment précis la coupole s’assombrit sur fond de hululements sinistres et des yeux rouges clignotent dans l’obscurité. Une dizaine d’animations sonores et visuelles rendent ainsi le par- cours plus vivant. Dernier effet, un mascaron du Roi Soleil envahit l’ensemble de la fresque, rappelant que l’Aurore – et sous ses traits, Col- bert – prépare l’arrivée du Grand Roi. Armé de ces connaissances toutes fraîches, il tarde au visiteur de retrouver la coupole pour de vrai. « C’est l’objectif, précise Abdelkader Karkache , la visite en VR doit donner envie de revenir à l’œuvre avec plus de curiosité ». Que les fans de Matrix arrêtent donc leur char ou qu’ils prennent celui de l’Aurore : loin de piéger dans un univers parallèle, le virtuel se veut ici passerelle pour mieux saisir la fresque dans toute sa splendeur. n Pauline Vinatier À partir de treize ans. Un dimanche après-midi par mois. Compris dans le prix d’entrée au musée Domaine départemental de Sceaux. Tél. 01 41 87 29 71 domaine-de-sceaux.hauts-de-seine.fr 

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