HDS mag 66

 | HDS mag | n°66 - juillet-août 2019 CD92/W illy L abre CD92/W illy L abre CD92/W illy L abre lancé, il y a un an et demi, dans l’entreprise Daily’Dej, un service qui propose aux entre- prises de livrer chaque matin un copieux petit déjeuner à leurs salariés. Sophat est depuis peu le nouveau salarié en insertion de l’entreprise. Aujourd’hui, il épluche patiemment pommes et kiwis avant de les passer au mixeur ou à l’extracteur de jus. Après trente ans d’expé- rience dans le monde de la boulangerie, Sophat ne quitte pas le domaine de la restau- ration. « J’ai travaillé dans plusieurs établissements en région parisienne mais je ne faisais qu’enchaîner les petits contrats. Aujourd’hui, je cherche quelque chose de stable pour retrouver confiance en moi », explique ce Nanterrien. Cette stabilité et cette confiance, Hugo Paroux les lui a apportées. Cet ancien salarié de la finance s’est recon- verti dans ce domaine après un constat très simple : « Je suis moi-même client de la solution que je propose. Quand on a des horaires à rallonge, on rentre chez soi tard et donc on se lève tard, sans prendre de petit-déjeuner. Nous avons fait une étude auprès de deux cents personnes : 60 % d’entre elles ne mangeaient pas le matin. » Viennoiseries, barres de céréales, jus de fruits… Hugo Paroux a décidé de miser sur le local et l’éthique. «  Les croissants viennent d’une boulangerie locale avec laquelle nous avons passé un partenariat, nous fabriquons nous-mêmes nos barres et nos fruits sont bio. » Le tout est confectionné dans les cuisines collaboratives de United Kitchen, au Château de Nanterre, où les start-ups peuvent louer des plans de travail à l’heure. « Une cuisine professionnelle coûte très cher. Cette solution permet de maîtriser nos coûts et de travailler à notre rythme. » Pour le moment, l’ en t r ep r i s e a nou r r i une quinzaine d’entreprises, soit environ deux cents petits- déjeuners servis. Du monde de la finance à l’entreprise d’insertion, le fossé peut paraître immense. Hugo Paroux s’est pourtant décidé à le franchir. « Quand je me suis lancé, j’ai travaillé depuis des tiers-lieux qui accueil- laient beaucoup d’entreprises d’insertion. Ça m’a beaucoup influencé dans l’axe que j’ai voulu donner à Daily’Dej. Mais c’est un milieu qui demande beaucoup de connaissances : il faut avoir un projet d’enca- drement technique et social. » En parallèle de son expérience ici, Sophat passera un diplôme par validation d’acquis d’expé- rience pour devenir agent polyvalent de restauration, ce qui lui permettra de travailler ensuite dans la restauration collective. Un nouveau départ, en somme.  n Mélanie Le Beller L'atelier couture du Rayon Vert emploie trois salariées. Les petits déjeuners de Daily'Dej sont confectionnés dans les cuisines collaboratives du Château de Nanterre. Pochettes pour ordinateur portable, sacoches à vélo… À partir des bâches, la gamme est large.

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