HDS mag 66
| HDS mag | n°66 - juillet-août 2019 Patrick Jarry Maire et conseiller départemental de Nanterre GROUPE FRONT DE GAUCHE ET CITOYENS (PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS - GAUCHE CITOYENNE) Une mission de solidarité à l’abandon D epuis quelques années, le Département se livre au dépeçage progressif de ses propres services sociaux. À la veille d'une énième réorganisation du Pôle Solidarité qui semble destinée à réduire encore les effectifs, le constat est celui d'une situation catastrophique. Prenons l’exemple de Nanterre : son Espace Départemental d’Action Sociale a perdu 13 postes depuis 2013, pertes sèches auxquelles s'ajoutent des vacances de postes quasi permanentes. Les services de l’Aide Sociale à l’Enfance de Nanterre, Rueil et Suresnes comptaient 60 agents en 2011 ; ils n’en comptent plus que 35 aujourd’hui. Visiblement, ce sont les services en charge de la solidarité qui payent le plus lourd tribut à une politique de ressources humaines qui a consisté à réduire drastiquement le nombre d’agents de la collectivité – 1 200 agents en moins depuis 2011, soit une baisse de près de 20%. Ce délitement a des conséquences concrètes, quotidiennes. D'abord pour les salariés de ces structures, dont les conditions de travail ne cessent de se dégrader. Ensuite pour les habitants des Hauts-de-Seine. En 2010, 112 786 personnes avaient bénéficié de l’intervention d’un travailleur social ; en 2017, ils ne sont plus que 64 723. Soit une baisse de 43% en sept ans ! « Mutualisation », « rationalisation », répond Patrick Devedjian lorsque nous l’interpellons en séance. Pourtant le nombre d’actions engagées par les travailleurs sociaux est lui aussi en chute libre : moins 40% en cinq ans, entre 2012 et 2017. Vers qui se sont tournées les 48 000 personnes reçues en 2010, et qui ne le sont plus aujourd’hui ? Comment font- elles face à des difficultés qui n'ont pas disparu entre temps ? Au contraire. Dans les Hauts-de- Seine, la pauvreté est passée de 10,6% de la population en 2010 à 12,4% en 2015. Le Département abandonne progressivement ses habitants les plus vulnérables, et économise sur leur dos. Car, faut-il le redire ? avec un excédent moyen d’un demi-milliard d’euros en 2016 et en 2017, il aurait amplement les moyens de maintenir et même d'améliorer la qualité de ces services. La solidarité constitue pourtant la raison d’être des Départements. Il est grand temps que celui des Hauts-de-Seine utilise les moyens très confortables dont il dispose pour assumer enfin sa principale mission : aider les plus fragiles. l CD92/J ean -L uc D olmaire Catherine Picard Conseillère départementale de Montrouge PARTI SOCIALISTE Du Bois de Meudon à l’Europe L a gauche peut-elle s’unir pour défendre la plus grande cause qui sauvera notre planète et protégera notre environnement ? Face aux enjeux, il faut qu’elle y réussisse en entendant le message que les Français et en particuliers les jeunes ont envoyé lors de l’élection européenne. Une des mesures phare et ambitieuse du programme des socio-démocrates, deuxième groupe politique au parlement européen, est de créer une banque européenne du climat et de la biodiversité, filiale de la Banque européenne d’investissement, qui prêtera à chaque pays l’équivalent de 2 % de son PIB. Cela correspondrait pour la France à 45 milliards d’euros à taux 0 qui pourrait financer l’isolation des bâtiments publics et privés, le logement, le développement des énergies renouvelables, la protection de la biodiversité, l’innovation des transports propres… Par ailleurs, si les députés européens décident de sortir les dépenses liées à la transition écologique du calcul des 3 % de déficit public, le financement d’un véritable « Pacte Finance- Climat-Biodiversité » sera mis au service de l’intérêt général. Mais l’action doit aussi être locale. Un projet de stratégie départementale des espaces de nature dans les Hauts-de-Seine a été approuvé par le conseil départemental. L’élaboration de ce document répond aux objectifs de la stratégie nationale pour la biodiversité, et notamment au premier axe « Reconquérir la biodiversité dans les territoires », dans lequel l’État incite les collectivités de plus de 100 000 habitants à se doter d’un plan nature en ville pour développer l’accès des habitants aux espaces naturels. Dans cette perspective de reconquête de la biodiversité dans le sud de notre département, il n’est pas acceptable que la municipalité de Clamart détruise 3 000 m 2 de forêt et déboise 4 000 m 2 pour construire une 3e voie de circulation automobile sur 1,2 km. Il faut que le gouvernement décide le classement de la forêt de Meudon au titre des « forêt de protection » afin de la protéger définitivement et de garantir la pérennité de son état boisé absolument nécessaire dans ce territoire très dense. Du bois de Meudon à l’Europe, tout doit être fait pour lutter contre le changement climatique et protéger notre planète et par là même notre qualité de vie. l CD92/J ean -L uc D olmaire
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzI4OTI4