HDSMAG67
| HDS mag | n°67 - septembre-octobre 2019 maga z i ne 2 E t au bout de la rue, la nature. La tête au pied des immeubles, les pieds dans la Seine, le Parc du Peuple de l’herbe – ou « PPDH» pour les intimes - fait la jonction entre ville et verdure. Ce site, propriété du Département des Yvelines, c’est tout d’abord l’his- toire d’une renaissance. Celle d’un site de 113 hectares longtemps laissé à l’abandon après avoir été dédié à l’extraction de granulat et à l’exploi- tation agricole. « Il s’était complè- tement enfriché, refermé, on ne le voyait pas de la rue », se souvient Isabelle Chatoux, chef de projet aména- gement et valorisation des espaces naturels au conseil départemental des Yvelines. Le projet de réaména- gement a été initié en 2010 par le Département avant le début des travaux en 2013, mené en plusieurs phases, d’est en ouest, jusqu’à son ouverture complète fin 2016. Il s’inscrit plus globalement dans la transformation de la « boucle de Chanteloup » en un éco-territoire associant développement écono- mique et résidentiel avec près de 3 000 logements. Un projet destiné à donner un véritable centre-ville à Carrières-sous-Poissy. Ce parc tout récent a su néanmoins se baser sur l’existant. Les presque treize kilomètres de cheminement ont repris les anciens tracés faits spontanément par les promeneurs. Les deux étangs de La Galiotte et de la Vieille Ferme, respectivement grands de 22 et 11 hectares, sont les vestiges du passé industriel du site puisqu’il s’agit de deux plans d’eau exploités par les carrières et non comblés. Puis l’aménagement s’est finalement fait par petites touches. D’abord au niveau de la Seine, dont la vue était obstruée par les arbres. Une grève alluviale de quatre cents mètres de long a été créée pour offrir un panorama dégagé sur le fleuve depuis le ponton en bois. Un gros chantier avec 30 000 m 3 de déblais. Ensuite un travail a été fait sur la topographie plane du site en creusant d’une part, des mares pour former des petits plans d’eau, et d’autre part en aménageant une butte dédiée au pique-nique. Les sols portant encore la marque de l’exploi- tation industrielle ont été dépollués de manière naturelle grâce à des jardins dits « de phytoremédiation » composés d’espèces connues pour leurs vertus de dépollution de métaux lourds et d’hydrocarbures. Variété de milieux Sur ce site classé Espace naturel sensible (ENS), priorité a été donnée à la valorisation écologique avec une gestion dite différenciée. « L’objectif est de concilier accueil du public et préservation de la biodi- versité », souligne Isabelle Chatoux. Le lieu laisse également une place à la culture, en témoignent les nombreux festivals qui viennent émailler la saison, et notamment Fête en Seine les 27, 28 et 29 septembre prochains. Au fil de la promenade, ponctuée par plus de 1 000 m² de pontons sur pilotis qui surplombent des milieux d’une grande variété : des étangs, des mares, des noues mais aussi des friches herbacées et arbustives, des prairies humides ou sèches. Desmilieux ouverts ou, au contraire, d’autres où la nature a repris ses droits. Seuls vingt-cinq hectares sur cent treize ont fait l’objet d’aména- gements paysagers et écologiques pour l’accueil du public, l’éducation à l’environnement, les loisirs et la détente. Le Peuple de l’herbe est Le parc jouit d’une situation privilégiée dans une boucle de la Seine et propose presque trois kilomètres de promenade le long du fleuve. CD92 / W illy L abre
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