HDSMAG67

 | HDS mag | n°67 - septembre-octobre 2019 maga z i ne 2 Avant même que le nouveau quartier de Paris La Défense ne sorte de terre, sur la friche urbaine Vive Les Groues les riverains cultivent leur propre écosystème. A u 290 rue de la Garenne, à Nanterre, un grand panneau indique l’entrée de Vive Les Groues. En fin de semaine, la musique et les rires qui s’échappent de la friche encouragent à franchir le pas. «  Ça faisait longtemps que je passais devant. Il y avait toujours quelque chose de nouveau, ce qui m’intriguait  », explique Chris, habitant du Faubourg de l’Arche, à deux pas. Venu « les mains dans les poches », l’étudiant ingénieur a vite été adopté par la petite société des Groues, elle aussi en construction. « Pour moi, cet endroit est comme un petit paradis où chacun peut apporter sa pierre. Si vous n’êtes pas à l’aise avec le bricolage, vous pouvez cuisiner pour les autres par exemple », poursuit Chris. Ce jour-là, en compagnie d’autres volontaires, il repeint la « salle polyvalente ». « Si je peux rendre la friche plus belle et attirer d’autres personnes, c’est tant mieux », explique le Courbevoisien qui a déjà fait découvrir le tiers-lieu à ses deux jeunes frères. L’oasis de verdure surgit au milieu d’une rue poussiéreuse sur un terrain confié par Paris La Défense à Yes We Camp au printemps 2017. Un hectare à peine, alors que le quartier s’étendra sur soixante-cinq hectares au total. Fondée à Marseille en 2013, l’association a pour objet la ville, sa fragmentation sociale et spatiale, et sa régénération. Parmi les sites gérés figurent les Grands Voisins, à Paris, dans l’ancien hôpital Saint-Vincent-de-Paul. « Nous travaillons sur la redynami- sation d’espaces vacants  », résume Dickel Bokoum, chargée du projet Vive les Groues. Lancée en mai dernier, la deuxième saison sur le site nanterrien se poursuivra jusqu’en octobre. D’autres devraient suivre, tant que le terrain n’est pas construit. Aussi réussie soit-elle, chaque occupation reste en effet transitoire : « Demeurer sur le site n’est pas ce qui compte. L’important, c’est notre impact social, les liens qui vont se tisser entre les gens et avec le terri- toire  », précise la chargée de projet. Le sens du collectif, la convivialité, le recyclage des ressources et le lien avec la nature guident par ailleurs l’action de cet « opérateur du présent ». Recyclage Alliant défrichage du lieu et défri- chage du lien, Yes We Camp a fait, dès le début, participer les riverains, conviés chaque semaine à des « ateliers ouverts ». « Le site Aux Groues, défricher la vie de quartier

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