HDSMAG67
s o c i é t é septembre-octobre 2019 - n°67 | HDS mag | La friche urbaine prend vie chaque vendredi et samedi. CD92/S téphanie G utierrez -O rtéga CD92/S téphanie G utierrez -O rtéga avait connu plusieurs occupations différentes : une laverie, une usine d’isolants ; il était scindé en plusieurs morceaux et même coupé par un mur, raconte Dickel. Dans nos aména- gements, nous avons essayé de tirer parti au maximum de l’existant. » Les pierres qui bouchaient l’entrée ont, par exemple, été réemployées dans les cheminements. Pour « sa base vie », Yes we Camp a récupéré auprès du collectif AAA à Colombes une structure faite de containers et de modules en bois : le « recyclab ». Remonté pièce par pièce sur une butte, il abrite désormais des salles d’activités, une buvette, des bureaux. Tout autour ont poussé terrasse, terrains de sports, et même un potager réclamé par les riverains, enrichi avec un compost maison. « L’idée est que chacun puisse fréquenter ce lieu de façon autonome comme un grand jardin ou comme un rendez-vous de quartier où retrouver ses connais- sances, faire un pique-nique ou un barbecue. » Le banya, ou sauna russe, installé dans une roulotte au fond du site, apporte une touche insolite. Temps forts Toutes les semaines s’ajoutent à cela de nouvelles animations à suivre sur les réseaux sociaux : « déjeuners ouverts » pour rencontrer l’équipe et s’informer sur le projet, jam sessions entre voisins, ateliers avec les artistes de l’Opératorium, installé tout près, et, une fois par mois, des temps forts festifs où la mixité sociale semble prendre forme. « Comme pour les aménagements, on essaie au maximum de composer avec les activités qui existent déjà sur place », souligne Dickel Bokoum. Pour la fête de la Musique, co-organisée en juin avec l’association Art’is’Trip de Nanterre, se côtoyaient ainsi riverains de Nanterre et de Courbevoie, étudiants de l’université voisine, cols blancs de La Défense... « On fait souvent des afterworks au pied des tours, mais je trouve l’endroit convivial. Je n’hésiterai pas à revenir pour un autre événement de ce genre », promet Julien, venu prendre un pot avec ses collègues. De retour de la buvette avec sa « bionade », remplaçant ici la limonade, Nathan a amené sa guitare pour jouer devant les copains. « Ils s’amusent, il y a des jeux de société, un terrain de basket, de pétanque... On avait besoin d’un lieu comme celui-ci », juge Sylvie, la maman, accompagnée de Roger, son voisin du Faubourg de l’Arche et ses deux enfants. Quant à Michel, il étanche sa curiosité.
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