HDSMAG_68

 | HDS mag | n°68 - novembre-décembre 2019 maga z i ne 2 réhabilitation et dans lequel la nature aura une place importante », détaille Juliette Hennequin, de AAA. Les premiers jardiniers, eux, ont débarqué l’an dernier. Sur cet espace, l’association a construit les fondations de son Agrocité, à commencer par le grand bâtiment en bois. Perché sur sa butte, on ne voit que lui depuis la rue en contrebas. Cette bâtisse a été édifiée uniquement avec du matériel de récupé- ration : le madrier, le bois utilisé pour le plancher, provient d’une ancienne installation sur le pont des Arts tandis que le vitrage a été récupéré sur un chantier de déconstruction. Le très local a été privilégié avec parfois des matériaux comme des gravats récupérés «  à la brouette  » depuis la déchetterie de l’autre côté du terrain. Si la charpente a été conçue par une entreprise, le reste du chantier s’est voulu participatif avec au sol une mosaïque de réemploi réalisée par Ce bâtiment de bois construit en partie avec des matériaux récupérés sur d’autres chantiers accueille réunions et ateliers. La sécheresse estivale est passée par là mais le site bénéficie d’un système de filtration des eaux usées grâce à des plantes. Ces eaux sont ensuite rejetées dans la nature pour irriguer les sols. le public. Prochaine étape : l’iso- lation grâce à un mélange de terre et de paille. Tout a été fait pour limiter au maximum l’impact sur le terrain. «  Jusque dans le choix des fondations : pas de béton, juste des micro-pieux. Le bâtiment est surélevé, ce qui laisse le sol totalement perméable  », poursuit Juliette Hennequin. En-dessous justement, c’est tout un ingénieux système qui a été mis en place pour assurer l’autosuffisance en eau pour l’arrosage des jardins. En plus de la récupération des eaux de pluie, AAA a conçu des toilettes sèches ventilées, sans sciure. Le contenu est récupéré puis trié. La partie liquide rejoint les eaux dites « grises » - c’est-à- dire les eaux domestiques issues du lavabo par exemple – et file dans un bassin de phytoépu- ration où elle sera purifiée par les plantes avant de repartir irriguer le sol. La partie solide, elle, est retournée une à deux fois par an et sert de compost. L’atout du site, c’est également son emplacement en hauteur et sa vue dégagée. Le bâtiment en bois est orienté plein sud et disposera à terme d’une grande serre qui servira aussi à la culture. Enfin le tout est chauffé grâce à un poêle à bois et les éoliennes installées sur le toit - bientôt végétalisé - couvrent une partie des besoins en électricité. Faire soi-même Cette Agrocité ne représente qu’une seule des trois « unités de transition » qui composeront à terme le site. En plus des jardins partagés et du bâtiment en bois qui sert de lieu d’ate- liers de formation et d’échanges, l e s i t e v a s’ ag r and i r pou r atteindre presque un hectare et accueillera une ressourcerie et un fablab . «  Aujourd’hui, il y CD92/J ulia B rechler

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