HDSMAG_68

novembre-décembre 2019 - n°68 | HDS mag |  pano r ama Le musée des Avelines de Saint-Cloud présente jusqu’au 23 février Les Derniers Feux du palais de Saint-Cloud , en partenariat avec le Mobilier national. L ’histoire des paquebots de la Compagnie générale transat- lantique aurait de quoi semer la confusion. Entre le France dit « Versailles desmers » (deuxième du nom lancé en 1912) et le Normandie (armé en 1935), il y eut la place pour le paquebot Île-de-France (1927). En attendant le dernier France (1962) qui finira Norway… Avec L’art déco, un art de vivre : le paquebot Île-de-France, c’est une histoire du luxe et un récit d’aventure que le Musée des Années 30 entreprend de raconter à Boulogne jusqu’au 10 février. Mise en scène comme si nous faisions partie des privilégiés. Luxueux, cet ambassadeur des Années folles sur les mers est habillé par Dunand, Lalique, Leleu, Patout, Ruhlmann, Subes…Moderne, il est équipé d’un hydravion postal. On mange à son bord à la hauteur de la gastronomie française; on y boit dans les eaux internationales au nez et à la barbe de la prohibition. L’aventure l’attend en fin de carrière, puisqu’on lui décerne le titre de « Saint-Bernard des mers » quand il sauve en 1956 plus de sept cents passagers du paquebot Andrea Doria en train de couler au large de New York. n www.boulogne-billancourt.com Intérieurs d’Empire Paquebot art déco D emeure de Monsieur, frère du Roi, de Louis XVI, de Louis XVIII, le palais de Saint-Cloud aura été avant tout un lieu de prestige impérial. L’oncle y avait proclamé l’Empire en 1804, le neveu le rétablissait ici même en 1852; il s’y sentait si bien l’été qu’il en confia la décoration à sa femme Eugénie laquelle, passionnée par le style Louis-XVI – et plus encore par la personnalité de Marie-Antoinette –, inventa pour l’occasion un art du faste, de l’élégance et de l’éclectisme. Sait-on à quoi ressem- blait ce domaine impérial avant qu’un incendie le ruine, déclenché involontairement par un obus français durant le siège de Paris? Sans mauvais esprit, l’exposition Les Derniers Feux du palais de Saint-Cloud nous le montre grâce à un petit trésor acquis par le musée des Avelines : un album de photographies signé Pierre-Ambroise Riche- bourg, élève de Daguerre, qui en 99 vues en a gardé la mémoire. En mettant en scène, pièce après pièce, les photographies agrandies de 1868 et les objets sauvés l’été 70 au nom du principe de précaution puis conservés par le Mobilier national, l’exposition invite à une déambulation émerveillée dans le temps et l’espace : pour une fois, l’expression « mise en abîme » n’est pas usurpée! Le visiteur n’a plus qu’à s’en remettre au bon goût de l’Impératrice Eugénie. Et à l’inven- tivité des commissaires de l’exposition : Emmanuelle Le Bail, direc- trice du musée, Arnaud Denis, inspecteur du Mobilier national, et Bernard Chevallier, auteur de Saint-Cloud, le palais retrouvé , qui fut longtemps le conservateur de La Malmaison. n www.musee-saintcloud.fr © M axime L enik © DR   © DR Éveil (détail).

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