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s o c i é t é E n j apona i s , I ppyoo signifie « un sac ». Pour sa marque, Carole Pradelle a choisi un nom simple, à l’image des produits qui sortent de son petit atelier intimiste, avec des lignes épurées et des couleurs sobres, intemporelles. La douce odeur du cuir flotte dans l’air et tout autour des rouleaux de toutes les couleurs s’empilent : c’est sous les toits de sa maison que Carole Pradelle a décidé de lancer sa marque. Ici, elle élabore ses gabarits, découpe le cuir parfois à l’emporte-pièce pour les détails, coud et astique les tranches pour les rendre totalement lisses avant la presse à chaud. Dans une première vie, Carole Pradelle a d’abord manié les chiffres. Après une première carrière de directrice financière, changement de cap il y a sept ans. « J’avais besoin de quelque chose de plus concret, de passer d’une matière brute à un produit fini », résume la maroquinière. Depuis qu’elle est adoles- cente, la maroquinerie l’attire. « J’étais fascinée par le montage du cuir mais il me manquait le savoir-faire. » Elle suit alors une formation à l’Atelier Grégoire, encadrée par un Meilleur ouvrier de France. L’idée de lancer sa marque sommeillait en elle, l’apprentissage de toutes les techniques l’a réveillée. À la sortie de l’école, la prestigieuse maison Hermès l’embauche. Pendant un an, elle est « artisan-table » dans l’atelier qui confectionne l’ico- nique sac Birkin. « C’est l’une des deux pièces les plus complètes de la marque. La fabriquer m’a formée à la rigueur et à la précision. » Après encore quatre ans chez un designer parisien, Ippyoo se lance, enfin. Carole est aujourd’hui à la fois maroquinière et sellière, c’est-à-dire qu’elle travaille le cuir à la main et à la machine. « La seconde est plus rapide mais la première permet un résultat plus durable dans le temps. » Chacun de ses modèles est fabriqué en très petite série, - voire sur-mesure - pour des particuliers ou des entreprises. Ippyoo entame sa première année réelle d’existence mais le bébé grandit vite et surtout, touche à tout. En plus du cuir, Carole Pradelle travaille également le verre avec des dames-jeannes, ces grosses bonbonnes que cette passionnée de déco chine, désha- bille de leur enveloppe d’osier puis nettoie avant de les rhabiller d’une élégante cravate ou anse de cuir et d’une guirlande lumineuse. Avec le label Artisan du tourisme, Carole Pradelle veut maintenant passer l’étape supérieure : se faire connaître mais aussi faire découvrir son travail au plus grand nombre. « Ce label peut être très porteur sur le volet savoir- faire car mon métier n’est pas très connu. Les clients sont encore énormément dans une démarche de consommation. » Dans l’atelier, la place vient bientôt à manquer. S’agrandir et acquérir du nouveau matériel, tel est l’objectif de Carole Pradelle ces prochains mois. Ippyoo n’a pas encore fini de se développer. n Mélanie Le Beller www.ippyoo.com Il y a sept ans, Carole Pradelle a quitté la finance pour devenir maroquinière-sellière. Elle fabrique aujourd’hui des accessoires de mode et de décoration quasi sur-mesure. L’idée de lancer sa marque sommeillait en elle, l’apprentissage l’a réveillée. novembre-décembre 2019 - n°68 | HDS mag |
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