Les parents de jeunes enfants de moins de 6 ans doivent souvent choisir un mode de garde approprié à leurs situations familiale et professionnelle. Adaptés pour le développement et l’éducation de leur enfants, les lieux d’accueil sont animés par des professionnels exerçant un rôle complémentaire à celui des parents.

Parmi les différents modes d'accueil proposés, l’accueil au domicile des assistant(e)s maternel(le)s représente 40 % des places dans le département des Hauts-de-Seine. L’agrément et la formation sont assurés par le Département. Au quotidien, le suivi des professionnels est assuré par le service départemental de la Protection Maternelle et Infantile (PMI).

Le Département accompagne également les parents, les conseille pour le recrutement, les modalités administratives, et les conditions d’accueil de l’enfant chez un(e) assistant(e) maternel(le).


Petite histoire illustrée des assistantes maternelles

Depuis l'antiquité et jusqu'à récemment, élever des enfants signifiait principalement les nourrir. C'est à partir du 18è siècle que les nourrices commencent à "domestiquer" les enfants. Après 1945, leur rôle devient éducatif. C’est seulement à partir de 1977, qu’elles bénéficient d'un statut professionnel. Découvrez en images l'histoire de leur métier.

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  • A l'origine...

    Depuis l'antiquité, élever des enfants signifiait essentiellement les nourrir.
    Lorsqu'une mère ne pouvait pas, ou ne souhaitait allaiter, il était courant de recruter une nourrice, souvent une femme issue de la campagne. Le bébé était alors envoyé au loin, à demeure chez la nourrice, ou bien cette dernière était placée dans la famille de son employeur.
    De ce temps-là, il reste le surnom de « nounous » que l'on donne parfois encore aux assistantes maternelles.


  • « Toujours présente, jamais fatiguée, disponible en permanence, la nourrice se doit d’être exemplaire. En contrepartie, la nourrice des familles aisées est une servante de haut niveau, chargée de nourrir et d’élever un enfant qui ne devient précieux, aux yeux de ses parents, qu’après avoir passé le cap meurtrier des premières années (un enfant sur quatre meurt avant un an jusqu’au début du XIXe siècle).

    Ce modèle de la parfaite perle rare franchit les siècles sans grands changements. Nous le retrouvons au XVe siècle comme au XVIIe et XVIIIe siècle où le principe de confier son enfant à d’autres femmes se généralise aux femmes d’artisans et à toutes celles qui sont en mesure de travailler. »

    Les assistantes maternelles – De la garde à l’accueil collectif - Catherine Sellenet - édition l’Harmattan, 2006


  • « En 1780, sur 21 000 naissances parisiennes, seuls 1 000 nouveau-nés sont allaités par leur mère. Il n’est pas dans l’usage que les mères s’occupent de leur enfant, d’autres femmes prennent le relais.

    Cette faible attention qui est portée au bébé ne doit pas nous surprendre, car l’enfant d’alors n’est pas considéré comme un sujet mais comme une glaise malléable, comme une pâte à modeler. Il s’agit d’inculquer à l’enfant une rectitude du corps qui va de pair avec une rectitude morale. Il faut que l’enfant pousse droit et on demande surtout aux nourrices de l’époque de domestiquer les enfants. »

    Les assistantes maternelles – De la garde à l’accueil collectif - Catherine Sellenet - édition l’Harmattan, 2006

  • En 1874, la législation (Loi Roussel) institue un code des droits et des devoirs de la nourrice pour lutter contre la mortalité et les abus liés aux placements nourriciers.

  • Stérilisation des biberons, allaitement artificiel, au début du XXe siècle, le recours à l’accueil chez les nourrices est sur le déclin.

    Elles se transforment progressivement en gardiennes d’enfants.


  • En 1945, création du service de la Protection Maternelle et Infantile (PMI). L’une de ses missions consiste à organiser la surveillance des placements nourriciers.

    En 1977, les nourrices deviennent des assistantes maternelles, la loi leur accorde un statut professionnel, elles ont pour « fonction d’assister les parents dans leurs tâches éducatives » auprès de leur enfant.

  • ...Aujourd'hui

    Aujourd’hui, les assistantes maternelles exercent un métier reconnu. Les temps de formation sont obligatoires.

    Elles sont agréées, suivies par le service départemental de la Protection Maternelle et Infantile (PMI).

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Des professionnels de la petite enfance témoignent sur la relation parents/assistantes maternelles

Responsable de relais assistantes maternelles (RAM), éducateur de jeunes enfants, puéricultrice, psychologue ou assistante maternelle : témoignages de professionnelles de PMI du département des Hauts-de-Seine autour de la relation entre les parents et celles et ceux à qui ils confient leurs enfants.


Questions de confiance

Dans les consultations en PMI, les parents évoquent parfois des appréhensions, des préventions avant de confier leur enfant à une assistante maternelle. Florence Hebert Froger, psychologue, a recueilli les questions les plus fréquentes et vous donne ses réponses.

Est-ce que le temps ne va pas lui paraître trop long, séparé de ses parents ?

A la naissance, le bébé n'a pas de notion de temps. Il vit dans l'immédiateté de ses sens et ne supporte pas d'attendre. Ses pleurs ne sont pas des caprices.
Petit- à-petit il va distinguer le jour et la nuit, puis les rythmes réguliers de sa journée : les repas, la promenade, la sieste, le bain.

Cette routine va lui permettre d'intégrer progressivement qu'il y a un début, une fin, un renouvellement. Ainsi, il lui sera supportable de vous attendre parce qu'il aura une perception du temps, des retrouvailles qui approchent, après le goûter par exemple, et aussi parce que son assistante maternelle va l'y préparer.

Ce temps de retrouvailles tant attendu de part et d'autre peut toutefois dérouter :

  • Quand vous arrivez, votre enfant peut être plongé dans une rêverie personnelle ou une activité. Vous faites irruption dans « son monde ».
  • Très jeune il est même étonné de retrouver votre image. Votre enfant tourne la tête. Il pleure peut- être en vous apercevant. Il exprime ainsi son trouble ; il peut être débordé par ses émotions.
  • Un peu plus âgé, vous le dérangez. Il est peut-être fatigué, et donc irritable, et vous aussi êtes fatigué(e). Vous ouvrez grand vos bras pour le retrouver, et il poursuit son jeu, le prolonge.
  • Prenez en compte que les retrouvailles ne sont pas toujours idéales... Prenez le temps dont a besoin votre enfant pour vous rejoindre, et appuyez-vous sur l'expérience de l'assistante maternelle qui pourra vous accompagner.

Florence Hebert Froger est psychologue dans un centre de Protection maternelle et infantile des Hauts-de-Seine.

Est-ce que mon enfant peut être heureux chez l'assistante maternelle, séparé de moi ?

Certainement oui, avec un peu de temps et quelques conseils simples en tenant compte de son âge :

  • Avant 7 mois, l'enfant considère sa mère comme partie intégrante de lui-même, mais son départ ponctuel ne provoque pas de réaction majeure. L'attention doit porter sur la douceur de l'habitation et la nécessité de renouer chaque soir une relation complice et privilégiée.
  • Vers 8-9 mois, le bébé s'agrippe à sa mère. Il pleure face à l'étranger. L'attention et la réassurance doivent être renforcées à cette période.
  • A partir d'un an, l'enfant est moins inquiet et a peut-être déjà fait l'expérience d'être gardé en l'absence de ses parents. Il peut fortement manifester son désaccord mais il est moins inquiet.

Se préparer à la séparation

Vous pouvez apprendre à déléguer les soins à un autre adulte, peut-être le père pour commencer progressivement, avant l'accueil chez l'assistante maternelle.

Mettre des mots sur la séparation

Le pire étant de ne rien en dire à l'enfant. Quel que soit son âge et même si l'on pense qu'il ne comprendra pas, il faut parler à l'enfant de ce changement dans sa vie, de son assistante maternelle, des autres enfants accueillis. S'il est très jeune et ne comprend pas encore les mots, il en percevra l'intention.

Organiser l'absence

Pourquoi ne pas envisager un petit cahier qui fasse le lien entre la vie à la maison et chez l'assistante maternelle ? Vous pourrez y noter les habitudes de votre enfant, ainsi que les renseignements importants dans le quotidien.
L'adaptation doit se faire en douceur. Une à deux semaines sont en général nécessaires. Cela implique de prendre le temps de rester avec son bébé chez l'assistante maternelle pour élaborer des repères et se familiariser. Puis de le confier très progressivement, d'abord une heure, puis pour un repas, pour un temps de sommeil. Ainsi le bébé s'habituera à ses deux cadres de vie et aux personnes qui prennent soin de lui.

Aider l'enfant à ne pas se sentir perdu

Le jeune bébé est sensible aux odeurs. Pour lui rappeler la présence de maman, laissez-lui un tissu qui portera son odeur et qui ne présentera pas de danger pour lui (par exemple, un risque d'étouffement).

Prenez le temps matin et soir d'un échange avec l'assistante maternelle sur le quotidien et le bien-être de l'enfant. Sachez dire au revoir à votre bébé après un petit câlin, tranquillement, mais sans trop traîner  non plus.

Est-ce que mon enfant ne risque pas d'aimer l'assistante maternelle plus que moi, puisqu'il va passer plus de temps avec elle ?

Pour construire son sentiment de sécurité affective, le tout-petit a besoin de liens d’attachement solides avec les adultes qui l’entourent.
Cette sécurité de base s’acquiert en deux étapes : tout d’abord avec ses parents qui, depuis sa naissance, répondent à tous ses appels puis avec l’assistante maternelle qui va prendre le relais en leur absence.

Il est important de distinguer l’amour parental, par nature irrationnel et sans limite, de l’affection que l’assistante maternelle portera à l’enfant, conséquence de l’intérêt qu’elle a pour lui dans le quotidien de l’accueil. Cet intérêt génère des liens réciproques, .

Parce que son positionnement reste professionnel, réfléchi et bien distancié, elle va aider l’enfant à faire la différence. Par exemple, lorsque l’enfant la sollicitera d’un « mamamam », elle reprendra et se nommera selon la convention établie avec les parents en début d’accueil; elle l’aidera à distinguer ce qui se vit dans la famille de ce qui se vit chez elle en situant les parents dans son discours, avec bienveillance.

Est-ce que je peux confier mon enfant à une personne dont je ne connais rien ?

Vous avez fait le choix d’une personne agréée qui a reçu une formation professionnelle spécifique à l’accueil de jeunes enfants.

Mais en effet, la confiance ne se décrète pas ; elle se construit progressivement. C’est pourquoi les temps d’échange quotidiens sur la journée de l’enfant seront indispensables au « tissage » des liens de confiance.

La vision d’une experte : "une relation hautement affective”

Catherine Jousselme est psychiatre des hôpitaux, professeur de psychiatrie des universités Paris Sud et Chef de service à la Fondation Vallée.
Elle s’exprime à propos de la relations entre parents et assistantes maternelles.


Les assistantes maternelles des Hauts-de-Seine en chiffres

Sources : rapport d'activité du Département des Hauts-de-Seine 2015

Panneau accueil indiquant une Maison Départemental du Handicap


Services et informations complémentaires

Les services pratiques du portail hauts-de-seine.fr

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« Questions de famille » réunit sur internet des professionnels du pôle Solidarités du conseil départemental des Hauts-de-Seine et des experts sur les différentes questions abordées.
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