HDSmag 37 - page 13

septembre-octobre 2014 - n°37
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
l ’ é v énemen t
La rénovation urbaine des Quartiers Sud
Dans la continuité de la réhabilitation complète du quartier
de La Caravelle par le Département, achevée en 2004, la ville
de Villeneuve-la-Garenne signe en 2006 une convention avec l’Anru
(l’Agence nationale pour la rénovation urbaine) pour ses Quartiers
Sud. Le projet qui concerne directement plus de six mille habitants
prévoit la diversification de l’offre de logements, la requalification
des espaces publics, la redynamisation de l’offre commerciale
et des services, l’amélioration de la gestion urbaine de proximité…
Budget global : 227 M€ dont 110 M€ pour le conseil général.
En 2009, est signé un avenant à la convention permettant d’intégrer
le programme de rénovation de la résidence Coopération et Famille.
Avec cinq bâtiments, dont La Banane, 612 logements et plus
de cinq hectares dont trois d’espaces verts, elle représente, à elle
seule, un tiers de la superficie des Quartiers Sud. Le montant des
travaux pour cette résidence emblématique s’élève à 56 M€, dont la
moitié est financée par le Département.
Quelle est la
politique du
c o n s e i l
général en
matière de
rénovation
urbaine ?
En 1993, le
Département
avait lancé Pacte 92, son propre
dispositif de requalification
urbaine et de lutte contre
l’exclusion sociale dans les
quartiers les plus fragilisés. De
1994 au début des années
2000, 15 M€ ont été investis
chaque année et le dispositif
s’est étendu progressivement à
neuf communes. La rénovation
urbaine a pris ensuite une
dimension nationale avec la
création en 2003 de l’Anru. Dix
communes
bénéficient
aujourd’hui d’une convention
signée entre le Département et
l’agence,
soit
dix-neuf
quartiers. Au total, l’Anru s’est
engagée à leur consacrer
395 millions d’euros. Le conseil
général a lui inscrit 338 millions
d’euros dans son budget pour
ces opérations. En parallèle, le
Département a signé avec les
communes des Contrats
Urbains de Cohésion Sociale
(Cucs) qui constituent le volet
social de la rénovation urbaine.
Ils se concentrent sur cinq
priorités : l’habitat et le cadre
de vie, l’accès à l’emploi et le
développement économique,
la réussite éducative, la santé,
la citoyenneté et la prévention
de la délinquance.
Où en sont les travaux dans
ces dix-neuf quartiers?
Ils sont engagés dans toutes
les villes. Plusieurs quartiers
sont déjà rénovés. Nous
sommes actuellement en
phase de préparation, avec
l’Anru, des avenants de clôture
des conventions qui permettent
de dresser le bilan de ce qui a
été réalisé sur le plan urbain,
social et financier. Les trois
premiers devraient être conclus
avant la fin de l’année et
concernent Antony, Bagneux
et Gennevilliers. Lorsque
toutes les rénovations seront
achevées, l’enjeu majeur
consistera à pérenniser les
investissements qui ont été
réalisés. En d’autres termes, il
faudra veiller à l’entretien des
quartiers, s’assurer qu’ils
n’entrent pas dans un nouveau
cycle de dégradation. C’est le
rôle de la gestion urbaine de
proximité.
Georges Siffredi
, vice-président du conseil général chargé de la politique de la ville
Pérenniser
les investissements
réalisés
Les premiers appartements
ont été livrés en juin.
bénéficier des mêmes travaux
que les locataires sans débourser
un sou
, souligne Alain-Bernard
Boulanger.
Il s’agit du bail à
réhabilitation.
» Concrètement,
les copropriétaires ont cédé leurs
droits au bailleur Coopération et
Famille pour douze ans. Pendant
cette période, ils conservent
l’usage de leur appartement
mais ne peuvent pas le vendre
directement par exemple. À la fin
du bail, ils recouvrent la pleine
propriété de leur logement,
rénové. «
C’est innovant. Et cela va
pouvoir être appliqué dans d’autres
quartiers en rénovation urbaine.
»
Les premiers appartements ont
été livrés en juin. Les travaux
devraient encore durer plus d’un
an. Au-delà de l’agrandissement
des appartements, l’opération
prévoit la restructuration des
halls et paliers, la modernisation
des ascenseurs, la création de
deux parkings souterrains, la
rénovation de la chaufferie
collective. Commencée en 2011,
la réhabilitation de la résidence
Coopération et Famille, dont
les travaux du bâtiment B sont
l’étape la plus symbolique, sera
alors terminée.
n
Émilie Vast
trement des appartements de La
Banane – il y a des duplex – a
rendu cette opération impossible.
»
Finalement, il a été décidé
d’agrandir les appartements par
l’extérieur. De chaque côté du
bâtiment, une nouvelle façade -
reposant sur des pieux allant
jusqu’à dix-huit mètres de
profondeur - a été construite à
1,5 mètre de l’ancienne. De quoi
créer des loggias et balcons,
augmenter la surface des cuisines
et améliorer l’isolation thermique
de l’immeuble qui était jusque là
une «
véritable passoire
». Autre
particularité de ce chantier hors
normes, les 338 familles conti-
nuent d’occuper leur logement
pendant les travaux. Une cloison
provisoire est donc montée dans
chaque appartement. Pendant le
sciage de l’ancienne façade, elle
sert à protéger les résidants, éviter
que l’eau et la poussière ne
rentrent et réduire les nuisances.
Re s t e ens u i t e à r e f a i r e l a
plomberie, l’électricité, les sols,
les faïences…
La Banane compte deux tiers de
locataires et un tiers de proprié-
taires. «
Il a donc fallu trouver
un montage juridique pour que
les 83 copropriétaires puissent
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