HDSMAG67

 | HDS mag | n°67 - septembre-octobre 2019 c u l t u r e 3 T résors de banlieues met à la disposition du public un réper- toire de deux siècles de création artistique qui témoigne de la force d’inspiration de ces territoires à la marge des grandes villes. Gennevilliers n’est bien entendu pas la ville la moins bien lotie en l’espèce : entre l’impressionniste Caille- botte et le fameux Centre dramatique national créé par Bernard Sobel, Gennevilliers n’est pas une belle inconnue. Et c’est d’ailleurs à deux pas du T2G, sous la Halle des Grésillons rénovée, que seront exposées les œuvres jusqu’au 30 novembre. Elles viennent d’ici et de là, beaucoup issues des collections des villes des Hauts-de-Seine et de ses voisines de la petite couronne qu’on disait autrefois « banlieue rouge ». Certaines de Vénissieux, dans la banlieue de Lyon, ou de Solliès-Toucas dans celle de Toulon. Organisé par thèmes – mutations du territoire, villes au quotidien, guerres, révolutions, avant-garde, expressions plurielles – le parcours remonte à l’art sacré du XVII e  siècle pour ensuite dérouler des trésors dont on ignorait l’existence : Chagall, Léger, Kijno, Doisneau, Ronis, Picabia, Di Rosa, jusqu’aux planches originales de Caza pour sa BD Scènes de la vie de banlieue . Immanquable n www.ville-gennevilliers.fr Les joyaux de la petite couronne Gennevilliers rassemble sous la Halle des Grésillons plus de deux cent cinquante œuvres prêtées par une cinquantaine de villes dites de banlieue. À visiter gratuitement à partir du 4 octobre. E n matière d’art contemporain dans les Hauts-de-Seine, il n’y a pas que le Salon de Montrouge ! Née Sud 92 dans les années quatre-vingt, la formule de la Biennale d’Issy s’est renouvelée et assure désormais une visibilité nationale aux artistes. À chaque édition son thème : il y a deux ans, il s’agissait de traverser des Paysages pas si sages  ; cet automne, le Musée français de la Carte à jouer devient, du 11 septembre au 10 novembre, un royaume des figures avec Portraits contempo- rains : selfies de l’âme ? Travaillant les médiums traditionnels de la peinture et de la sculpture aussi bien que les sortilèges de l’art numérique, les 61 artistes sont invités à jouer, plus ou moins explicitement, avec la citation d’Oscar Wilde à propos de son Dorian Gray : « J’ai mis trop de moi-même là-dedans. » Robert Combas déclare sa flamme, David Lynch s’enferme derrière des ébauches de visage, Orlan s’invente un avatar en réalité augmentée, Ana Bloom photographie des lisières de noyade… Autant de portraits de notre siècle. n www.biennaledissy.com L es thématiques proposées par Laurence Equilbey ressemblent à des voyages-surprises : on s’y embarque sur la foi d’un titre, on se fait des idées sur les paysages, et l’on finit par découvrir et aimer ce qu’on n’attendait pas. Pour l’Îlot Écosse, donné les 26, 28 et 29 septembre dans l’Auditorium de La Seine Musicale, on pouvait craindre le piaillement des cornemuses, on sera séduit par les sonorités vivaces et tourbées des Musiciens de Saint-Julien, dans des airs tradi- tionnels écossais dirigés par François Lazarevitch. La poésie gaélique du barde Ossian et, surtout, son adaptation par les Romantiques inspirent entre autres Beethoven et Mendelssohn, dont Les Hébrides et la Symphonie n° 3 « Écossaise » seront interprétées par Insula Orchestra. Si personne n’attendait ici Debussy ni Bruch, ils y voisineront pourtant avec la formidable Symphonie n° 1 de Gustav Mahler et le Mariage dans les Orcades avec lever de soleil du compositeur contemporain Peter Maxwell Davies, dans le programme imaginé par le Royal Scottish National Orchestra, dirigé par Thomas Søndergård. n www.insulaorchestra.fr Landes et lacs Selfies de l’âme  © DR © DR   Jean Amblard, Avenue de la Libération .

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