HDSMAG67

septembre-octobre 2019 - n°67 | HDS mag |  pano r ama À Châtenay-Malabry, la Maison de Chateaubriand célèbre, en voisine, le cinquantième anniversaire de la mort de Louise de Vilmorin. I ls sont deux, travaillent régulièrement àMalakoff, et depuis quelques années mettent en commun leurs ressources artistiques pour regarder plus large, voir plus loin. Lydie Jean-Dit-Pannel use de la figure mythologique de Psyché, l’âme aux ailes de papillon, pour courir artistiquement le monde et en revenir chaque fois plus inquiète. Révoltée. Désespérée. Son propre corps tatoué d’images de papillons monarques, splendeurs veloutées menacées de disparition, elle crie devant la toxicité du monde, l’empoisonnement de l’avenir du vivant. Gauthier Tassart l’accompagne avec une musique qui n’adoucit pas les mœurs mais voudrait encore les convertir à la beauté avant qu’il ne soit trop tard. La vingtaine d’œuvres présentées du 25 septembre au 15 décembre à la Maison des Arts de Malakoff combinent les effets d’une radio pirate, de prises de vue volées sur des sites anéantis, d’une reprise désenchantée du What aWonderful World d’Armstrong. Sous le plus beau titre de la saison : « Et sur les blés en feu la fuite des oiseaux » (Louis Aragon) n maisondesarts.malakoff.fr Madame de … Wonderful World L a Maison de Chateaubriand rend, avec l’exposition Une vie à l’œuvre : Louise de Vilmorin , un devoir de voisinage. Car c’est tout près, à Verrières-le-Buisson, qu’était née en 1902 la femme de lettres, où elle mourut au lendemain de Noël 1969. N’imaginons cependant pas qu’elle y vécut toute son existence : la femme et l’artiste étaient trop libres pour se contenter d’une vie et d’une résidence, traversant l’Amérique et l’Europe pour y vivre autant de fois que nécessaire. Principe de séduction et vagabondage aristocra- tique qui n’auraient peut-être pas déplu au maître de la Vallée-aux- Loups. Les amours romanesques d’une des plus belles femmes de France ne doivent cependant pas masquer ses talents aériens d’écriture : les deux sont inséparables et l’exposition proposée par le Département privilégie plutôt ceux-ci que celles-là. Les vies de l’héritière des fameux grainetiers Vilmorin pourraient commencer vers 20 ans avec Antoine de Saint-Exupéry, amoureux éconduit, qui lui inspirera le recueil de poèmes Fiançailles pour rire . S’achever avec AndréMalraux, qu’elle croisa avant-guerre et qui lui conseilla « si vous vous ennuyez, évadez-vous en écrivant », avant qu’elle ne renoue avec lui pour ses dernières années à Verrières. Jean Cocteau lui trouve du génie – peut-être devine-t-il chez elle son double féminin? – Jean Hugo la peint, lui écrit, l’encourage, Orson Welles s’enflamme, Max Ophuls adapte au cinéma son plus célèbre roman : Madame de… À partir du 19 octobre et jusqu’au 15 mars 2020, c’est également toute une « époque à l’œuvre » que nous sommes invités à découvrir. n hauts-de-seine.fr, rubrique culture  © A na B loom © L ydie J ean -D it -P annel / G authier T assart 2016  C ollection particulière , © DR Souffles , 2017. Atomi .

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