HDS.mag n°38 - page 15

novembre-décembre 2014 - n°38
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é c ho s
Patrimoine
Le musée Albert-Kahn
va prendre une nouvelle dimension
Les travaux de démolition préalables à la construction du nouveau bâtiment ont commencé
à Boulogne-Billancourt.
Un projet conforme à l’esprit du lieu.
©
KENGO
KUMA
ARCHITECTURE
A
vec le début des
d émo l i t i on s d e s
bâtiments situés rue
du Port juste après
les Journées du patrimoine, c’est
un des projets les plus embléma-
tiques de la Vallée de la Culture
qui est entré dans une phase
concrète. Le musée Albert-Kahn
qui figure dans le « top 10 » des
lieux culturels les plus visités
d’Île-de-France fait l’objet d’un
important projet de rénovation
avec, outre la réhabilitation du
bâti existant, la construction, à
partir de l’année prochaine, d’un
nouveau bâtiment conçu par
l’architecte japonais Kengo Kuma.
«
Le musée Albert-Kahn détient la
collection d’autochromes la plus
importante au monde et il était
important de mieux la mettre en
valeur
», souligne Christian
Dupuy, vice-président du conseil
général chargé de la culture.
Propriété du conseil général, le
musée rassemble 72 000 plaques
autochromes, le premier procédé
de restitution photographique des
couleurs, réalisées entre 1909 et
1931 dans le cadre des Archives de
la planète, un témoignage photo-
graphique - et cinématographique
- du quotidien des habitants du
monde au début du XX
e
siècle. La
fréquentation du site, musée et
jardin, en constante progression
depuis plusieurs années, s’est
d’ailleurs poursuivie lors du
premier semestre 2014 avec près
de 69 000 visiteurs (+25,8 %)
Zen
Le nouveau bâtiment comprendra
trois niveaux et sera dédié aux
expositions permanentes et
temporaires sur une surface de
2 300 m
2
. Doté d’un restaurant
et salon de thé avec terrasse sur
le toit, il s’articule autour de la
réinterprétation d’un élément
typique de l’architecture tradi-
tionnelle japonaise, l’
Engawa
,
un espace intermédiaire tout en
transparence qui lie l’intérieur
du bâtiment à l’extérieur, et dans
lequel les visiteurs seront libres de
déambuler tout en contemplant
le jardin, l’autre grande attraction
du musée, qui bénéf iciera de la
réhabilitation de la serre et de la
grange vosgienne ainsi que de la
restauration des « fabriques », ces
petites maisons de bois situées à
l’entrée du jardin japonais, par des
artisans venus du pays du S oleil
Levant.
« Le public est particuliè-
rement attaché au jardin, qu’il aurait
été inconcevable de dénaturer. Non
seulement il sera préservé, mais il
sera valorisé par l’aménagement de
nouveaux points de vue permettant
de mieux le comprendre »
, souligne
Christian Dupuy. Les interventions
du paysagiste se limiteront ainsi
au strict minimum et prendront
en compte l’histoire et l’esprit
du lieu : il s’agit essentiellement
de requalifier des zones jusque-là
non valorisées et non accessibles
au public. L’arrière du palmarium,
aujourd’hui aire bétonnée,
deviendra par exemple une
extension de la forêt vosgienne. Le
tracé des allées ne sera absolument
pas modifié.
Enfin, le phasage de ce chantier
HQE «
à faible impact environ-
nemental
» va permettre de
maintenir à la fois les expositions
et l’ouverture du jardin jusqu’à la
fin de la rénovation, en 2017.
R.M.
le nombre de visiteurs au premier
semestre contre 54 673
pour la même période en 2013
68 763
la surface du nouveau
bâtiment dédié
aux expositions permanentes
2300 m
2
élément traditionnel de l’architecture
japonaise, cet espace reliera
le nouveau bâtiment aux jardins
Engawa
d’euros investis
par le conseil général pour
la rénovation du site
26,7 millions
Le nouveau bâtiment, ici vu du jardin,
accueillera les visiteurs en 2017.
L’objectif est de mieux accueillir le public,
en préservant l’esprit du lieu et tout
particulièrement le patrimoine paysager
que constitue le jardin
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