HDS.mag n°38 - page 29

novembre-décembre 2014 - n°38
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HDS.
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mémo i r e
Plus de
1 500 combattants
américains
de la Première Guerre
mondiale reposent à Suresnes
au pied du mont Valérien.
A
n g e l o Mun s e l
parcourt les allées
d u c i m e t i è r e
amé r i c a i n d e
Suresnes, un lieu qu’il connaît
par cœur : depuis quatre ans, il
en est le surintendant. En plus
de superviser l’entretien des
trois hectares, il est chargé de
faire des recherches sur l’his-
toire des 1 565 soldats et civils
enterrés sous ce bout de terrain
du mo n t V a l é r i e n . De s
centaines de vies brisées
auxquelles l’homme est profon-
dément attaché. «
Quand une
famille vient pour voir la tombe
d’un soldat, c’est douloureux pour
nous aussi. Nous en savons d’ail-
leurs souvent plus sur eux
»,
explique ce militaire originaire
de Californie. Les piles de
photos, documents et registres
de l’époque s’amoncellent dans
son bureau et attestent de
l’importance de ce lieu de
mémoire. Le livre d’or est d’ail-
leurs signé de personnalités
telles que Harry Truman,
président des États-Unis ou
Charlie Chaplin et d’anciennes
gloires de l’armée américaine
y sont enterrées comme le
colonel Carl Boyd, proche du
général Pershing et attaché
militaire à l’ambassade améri-
caine en France.
Re t o u r e n a r r i è r e . N o u s
sommes en 1917. Les États-
Unis, qui viennent d’entrer en
guerre, recherchent un lieu afi n
d’enterrer leurs soldats.
Le terrain de Suresnes est choisi
pour sa proximité immédiate avec
les hôpitaux parisiens. Certains,
des volontaires, sont morts dès
1916, victimes de l ’épidémie
de grippe espagnole. Le cimetière
est inauguré en 1919 par le
président américain Wilson.
Si les croix blanches sont toutes
identiques, chacune déroule un
petit morceau d’histoire. Comme
celle de R obert C. Douglas,
nourrisson mort à Saint-Cloud
à l’âge de trois mois, fils d’un
chef militaire, enterré ici à titre
exceptionnel. «
Son père disait qu’il
avait combattu pour la F rance et
que son fils y avait droit. Son enter-
rement a failli causer un incident
diplomatique car le cimetière est
réservé aux militaires
», raconte
Angelo Munsel. Plus loin, ce
sont les tombes des deux sœurs
jumelles Cromwell qui ont été
installées côte à côte. T outes
deux infirmières et trauma-
tisées par la guerre, elles se sont
données la mort le même jour ,
en sautant dans les eaux glacées
de l’Atlantique depuis le bateau
qui les ramenait vers l’Amérique.
Comme elles, une trentaine
votre
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et
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Retrouvez le cimetière américain
hier et aujourd’hui sur
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