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mars-avril 2016 - n°46

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HDS

mag

|



pano r ama

J

oy de Rohan-Chabot a

la passion des jardins et

l’imaginaire féerique.

Elle aurait voulu être

danseuse, elle est devenue choré-

graphe des arts décoratifs dont elle

apprend les techniques à l’École du

même nom. Elle sait tout faire, de la

découpe savante à la laque chinoise

qu’elle étudia à Pékin. Le cocon

joyeux de son atelier parisien n’est

pas une cage dorée : comme surgies

d’un « nouvel Art Nouveau »,

ses créations, écloses sous la

verrière, vont chanter à travers le

monde un art de vivre qui serait

suranné s’il n’était éternel. Au

musée des Avelines de Saint-Cloud,

elle nous invite dans son univers :

plus qu’une exposition, mieux

qu’une installation, c’est un jardin

extraordinaire profus et rêveur, une

f o r ê t j o y e u s e – c omme s i

décidément le prénom propageait

des ondes jusqu’au bout des doigts.

Dans son travail, les collectionneurs

comptabiliseront du mobilier de

jardin et des arts de la table,

des sièges où l’on s’assoit, des verres

où l’on se rafraîchit. Mais l’univers

de Joy de Rohan-Chabot n’est pas

d’un naturel comptable. On y

a b andonne s e s a s s u r anc e s ,

au milieu de papillons chatoyants et

de nénuphars nervurés ; dans

les buissons de ferronnerie, on

t r i nque a v e c l e s o i s e aux e t

les poissons à la santé d’un esprit

d’enfance qui se moque bien

du qu’en-dira-t-on, des modes et

du temps qui passe.

n

www.musee-saintcloud.fr

Une forêt multicolore de verre, de fer et de bois, née de l’imaginaire de Joy de Rohan-Chabot.

Un artiste – un univers

, au musée des Avelines de Saint-Cloud, d’avril à juillet.

D

u Fragonard à Sèvres ! Non que le très célèbre Jean-

Honoré, peintre virtuose, sensuel voire libertin, se

soit illustré dans la céramique - mais il demeure

chez son fils Alexandre-Évariste (1780-1850), dont on expose

les dessins destinés à la production de laManufacture, un tour

de main délicieux et le goût certain pour les belles choses qui

une fois de plus donnent raison à la sagesse populaire : bon

sang ne saurait mentir. Ciselés comme le seraient ceux d’un

orfèvre, enluminés de couleurs qui sont autant de senteurs

du Sèvres d’autrefois, une quinzaine de dessins originaux sont

exposés ; en regard, les œuvres réalisées dans les ateliers de

Sèvres et conservées depuis au musée. Mais au delà, le fond

Fragonard fils conservé par Sèvres – Cité de la Céramique est

immense. Il comprend 374 dessins qu’on pourra visionner

« virtuellement » lors de la visite de cette exposition qui

commence pour la

Semaine du dessin

, le 30mars, et s’achève

le 2 mai.

www.sevresciteceramique.fr

L’autre

Fragonard

Jardin

extraordinaire

© D

R

© F

rédéric

F

leury

© D

R