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

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HDS

mag

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n°49 - septembre-octobre 2016

quinze. Et de quarante-cinq

à soixante-deux actionnaires.

Nicole Chauvin, tireuse de plan,

presque quarante années d’an-

cienneté, est à la fois salariée,

actionnaire et membre du conseil

d’administration «

Quand on m’a

proposé d’investir pour reprendre

l’entreprise, j’ai dit oui sans hésiter

,

se souvient-elle.

Parce que

je connaissais la maison et parce

que j’étais consciente que, compte

tenu de mon âge, je n’aurais rien

retrouvé une fois dehors. Trois ans

après, je ne regrette pas, bien au

contraire. En étant au conseil

d’administration, je suis des deux

côtés, ça m’apporte énormément. Je

me sens beaucoup plus concernée,

beaucoup plus investie.

 » Nicole

assure avoir récupéré sa mise de

départ, comme 80 % des action-

naires-salariés selon le P-DG de

Reprotechnique. Les statuts de

la Scop prévoient que 24 % des

bénéfices soient réservés aux

actionnaires, 26 % à l’intéresse-

ment des salariés et que les 50 %

restants soient investis dans le

développement de l’entreprise.

Car « 

sans développement, il n’y a

pas d’avenir

», souligne Olivier

Crus.

Imprim’Vert

Première évolution : « 

l’iden-

tité visuelle a été retravaillée.

Nous avons conservé le nom mais

changé le logo

 ». À ce dernier a

été ajouté un slogan « 

inspirez,

exprimez

 ». « 

Nous sortons du

métier de l’impression pure et

simple. Nous nous définissons

désormais comme une société de

services dont l’offre va de la création

à la numérisation des archives. Ça

n’a l’air de rien mais c’est un vrai

changement de culture.

 » Il y a

trois ans, Reprotechnique avait

déjà de nombreux clients fidèles.

Une quarantaine avait d’ailleurs

écrit un courrier pour soutenir

le projet de reprise des salariés.

Depuis, la société a conservé ces

clients et gagné de nouveaux

marchés. «

Nous sommes un peu

devenus le spécialiste des musées en

Île-de-France

, sourit Olivier Crus.

Nous avons le Louvre, Picasso,

la BNF et Paris Musées qui regroupe

quatorze établissements comme

Carnavalet ou Cognacq-Jay. 

»

L’entreprise a également investi

dans de nouveaux équ i pe -

ments. Un tiers de la subven-

tion du conseil départemental

visait d’ailleurs ces investisse-

ments. « 

L’idée était notamment

de nous débarrasser progressive-

ment de notre matériel obsolète

et polluant à base de solvant.

 »

Utilisation d’encres vertes,

de bacs de tri sélectif, gestion et

traitement des déchets, exclu-

sion des produits étiquetés

toxiques, formation du personnel

aux gestes éco-responsables,

réduction de la consommation

énergétique… Autant d’actions

qui avaient déjà valu à Repro-

technique d’obtenir le label

Imprim’Vert en 2007, suivi cette

année par deux certifications

récompensant la mise en place

d’un système de management

de qualité et environnemental.

Dernière évolution, et pas

des moindres, la société a fait

labelliser son atelier de numéri-

sation en entreprise d’insertion.

Pour des « territoires collaboratifs »

En octobre, le conseil départemental organisera son

cinquième forum de l’économie collaborative. Il réunira

à Nanterre de nombreux décideurs locaux, maires, élus

des Hauts-de-Seine, des Yvelines, de la Région Île-de-

France. Objectif : les sensibiliser à ce modèle économique,

promouvoir des réalisations concrètes, impulser des

projets autour de la thématique « Territoires collaboratifs,

innovons ensemble ». Après une matinée d’échanges,

les participants pourront visiter l’un des projets soutenus

par le Département, soit la Scop Reprotechnique installée

à Colombes, soit l’espace de

coworking

Sceaux Smart

ouvert à Sceaux.

n

www.hauts-de-seine.fr

2

CD92/JEAN-LUC DOLMAIRE

CD92/JEAN-LUC DOLMAIRE

Olivier Crus est le P-DG

de Reprotechnique.

« 

Dans ce domaine, contraire-

ment à l’impression, il y a moins

de contraintes, les délais sont

moins courts. Nous avons donc

décidé d’en profiter pour aider

des gens qui sont sur la touche,

souligne Olivier Crus.

Nous allons

les former pour qu’ils repartent

avec de nouvelles connaissances et

retrouvent un emploi. Ou, pour

certains, qu’ils restent chez nous.

 »

Et qu’ils deviennent salariés et,

pourquoi pas, actionnaires.

n

Émilie Vast

Aujourd’hui, l’entreprise

compte soixante-douze salariés

dont soixante-deux sont aussi

actionnaires.