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HDS.
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n°30 - juillet-août 2013
L
a loi du 11 février 2005 est
une avancée majeure pour
les droits des personnes en
situation de handicap. Elle vise
à améliorer les conditions de vie
et de travail de toute personne
subissant une altération de ses
facultés physiques, sensorielles,
mentales, cognitives ou
psychiques, un polyhandicap ou
un trouble de santé invalidant.
Au-delà des dispositions légales,
le Département soutenait
jusqu’à présent des structures
et dispositifs en direction des
personnes handicapées. Or, lors
de la commission permanente du
10 juin, le président Devedjian
a fait voter la suppression
des subventions à la Ligue de
l’Enseignement et à l’Association
Départementale des Pupilles
de l’Enseignement Public
(ADPEP 92) qui emploient 86
auxiliaires de vie scolaire (AVS)
accompagnant 186 enfants
en situation de handicap.
Pour Patrick Devedjian, notre
collectivité n’a plus vocation à
subventionner les AVS puisque
l’État mène désormais une
politique ambitieuse dans ce
domaine. Cet argument est
pour le moins fallacieux ! Car si
au moment où l’État renforce
son aide, le Département
la retire, il s’agit d’un jeu à
somme nulle pour les enfants
handicapés, alors même que les
besoins sont très importants.
Au cours de la même réunion,
la question des groupements
d’entraide mutuelle (GEM) a
été abordée. Ces associations,
créées par la loi de 2005, œuvrent
en direction des personnes en
situation de handicap psychique
et de leurs familles. Avec la mise
en place d’espaces d’accueil et
de convivialité, les personnes en
souffrance psychique peuvent se
retrouver, s’entraider, organiser
des activités visant à leur
développement personnel et à la
constitution de nouveaux liens.
Il était question de diminuer
leur subvention de 50 %. Je
suis intervenue fortement,
au nom du groupe PS, et ai
accepté le compromis proposé
par le président Devedjian :
une diminution de 20 % des
aides aux GEM et la recherche
de solutions pour les frais liés
aux locaux qu’ils louent.
Rappelons que notre
Département a les moyens
de mener une politique
ambitieuse et novatrice en
matière de handicap ! Est-il
acceptable de supprimer
15 000
€
à une association et
par voie de conséquence de
mettre en terrible difficulté
les personnes en situation de
handicap, et dans le même
temps de dépenser 826 000
€
pour l’exposition Trésor du
Saint-Sépulcre, ou de dépenser
16 000
€
pour du mobilier haut
de gamme destiné à un espace
de direction du conseil général ?
Soutenir les personnes handicapées
dans leur intégration scolaire et
professionnelle doit être une
priorité de notre action.
l
Martine Gouriet
présidente du groupe PS-EELV,
conseillère générale de Châtillon
et
GROUPE PARTI SOCIALISTE, EUROPE ÉCOLOGIE, LES VERTS
Alerte
pour les bébés,
alerte sur les PMI
Handicap :
pour un
Département exemplaire
Patrice Leclerc
conseiller général de Gennevilliers
GROUPE COMMUNISTE ET CITOYEN
N
ous lançons ici une
sérieuse alerte sur l’avenir
des PMI. De l’avis de très
nombreux professionnels de la
santé, de la petite enfance et
d’usagers, le conseil général se
désengage de plus en plus de la
Protection Maternelle et Infantile,
au point de nous alarmer.
Pour rappel, ces services sont
proposés aux femmes enceintes,
aux parents et aux enfants
de moins de 6 ans. Ils sont
assurés par des professionnels
qualifiés dans les domaines
médical, paramédical, social
et psychologique (médecins,
puériculteurs, éducatrices de
jeunes enfants, psychologues,
etc.). Elles sont un maillon
indispensable de santé publique.
Aujourd’hui, des consultations
ferment quand ce ne sont pas
les PMI elles-mêmes. Des
dizaines de postes restent
vacants. Les délais de rendez-
vous s’allongent. Les visites à
domiciles ne sont plus assurées.
Au-delà de deux ans, de moins
en moins d’enfants sont suivis.
Le bilan de santé des quatre
ans, essentiel pour le dépistage
des troubles du développement
et des troubles sensoriels,
est rarement mis en place.
De très nombreuses femmes
ne sont pas suivies durant leur
grossesse. Des obstétriciens
alertent sur les risques de
catastrophe sanitaire que
provoquerait l’abandon de la
PMI : naissance prématurée,
risque de handicaps mais
aussi arrêt de la mission
de planning familial.
L’activité pluridisciplinaire qui
permet une meilleure prise en
charge des usagers de la PMI doit
être maintenue. De même qu’il
est important que soit préservé
un accès au service public de
la PMI à toutes les familles
du département, quelle que
soit leur appartenance sociale.
La durée de séjour réduite en
maternité, l’accroissement de la
précarité rendent indispensable
le service public de la PMI.
Le conseil général doit s’orienter,
en urgence, vers une politique
de recrutement des personnels
incitative pour faire face à la
pénurie de professionnels. Les
missions de la PMI nécessitent
un personnel dont la qualification
soit reconnue et présent sur
tout le territoire. La PMI doit
rester au centre des dispositifs
de prévention et de soutien.
Rajoutons pour les adeptes
de tout bord de la baisse de
la dépense publique, que la
prise en charge du suivi des
grossesses est moins lourde
que la prise en charge des
accidents de naissance.
Souvent l’UMP justifie ses baisses
de subvention par une volonté de
« se recentrer sur les principales
compétences » du Département.
L’argument pourrait s’entendre si
on ne dépensait pas des millions
hors compétences (THD, fac de
Vinci…). L’argument ne tient pas
ici car il s’agit d’une compétence
départementale.
l
©
cg
92/
olivier
ravoire
©
cg
92/
willy
labre