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mars-avril 2015 - n°40
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HDS
mag
|
9
C
e matin-là à Boulogne,
le thermomètre affiche
presque zéro degré.
Mais le ciel est dégagé
et le vent faible. Des
conditions de travail idéales
pour Soufiane Halim. Il faut dire
que son « bureau » est perché
à plusieurs mètres de hauteur
dans la cabine de la G75, l’une
des huit grues qui opèrent en
ce moment sur la pointe aval
de l’île Seguin. «
J’aime être
en hauteur et être au centre du
chantier
», confie ce jeune ouvrier
aux manettes tous les matins
de 7 h à 13 h. Tous les matins
sauf quand il retourne à l’école.
Soufiane Halim est en effet l’un
des huit compagnons recrutés
en alternance dans le cadre du
volet « emploi » du chantier de
la future Cité musicale dépar-
tementale. Un dispositif piloté
par la Mission Prospection et
Placement créée il y a deux ans
au sein de la direction de l’Emploi
du conseil général. «
L’objectif de
la Mission est double
, explique
Le nombre d’heures d’insertion programmées
pendant la durée du chantier.
Aurélie Carlier, chef de projet du
volet Emploi de la Cité musicale
pour le Département.
D’un côté,
accompagner les entreprises dans
leurs recrutements. De l’autre,
faciliter le retour à l’emploi des
bénéficiaires du RSA. En deux
ans, près de 440 d’entre eux ont
ainsi retrouvé du travail dont
la moitié en CDI.
» Soixante-
huit entreprises différentes
sont partenaires telles que
Carrefour, Marks & Spencer,
Leclerc, Monoprix, Les Bateaux
Parisiens…
Professionnalisation
Pour la construction et l’exploi-
tation de sa Cité musicale, le
Département a opté pour un
contrat de partenariat public-
privé dans lequel est prévu
un certain nombre d’heures
d’insertion obligatoires pour le
groupement partenaire. Durant
la phase de chantier, cinquante
cinq mille heures sont à réaliser.
«
Le volet emploi se décline en trois
axes
, détaille Thibaut Vieillard,
directeur travaux pour Bouygues.
Au niveau de la production,
c’est-à-dire du gros œuvre, il y a
huit compagnons en contrat de
professionnalisation. Au niveau
prestation, il y a des personnes en
insertion pour le gardiennage ou
encore la restauration assurée par
La Table de Cana, une entreprise
d’insertion des Hauts-de-Seine.
Enfin, dernier axe, au niveau de
la sous-traitance, toute entreprise
qui travaille pour nous s’engage
à effectuer une heure d’insertion
par tranche de trois mille euros de
commande.
» Tout cela représente
pour l’instant seize personnes.
Le conseil général, Bouygues
mais aussi Pôle Emploi et les
autres partenaires se sont réunis
régulièrement dès fin 2013 pour
mettre au point le dispositif. «
Il
fallait réfléchir à comment utiliser
ces heures à bon escient
, poursuit
Thibaut Vieillard.
Lier l’obligation
contractuelle à une vraie utilité
sociale
».
Soufiane Halim fait donc partie
des huit compagnons en alter-
nance. Un mois sur deux, il est
en formation au Greta de Stains
en Seine-Saint-Denis où il suit
des cours de français, de maths
et des cours techniques pour
préparer un CAP Constructeur
en Béton Armé. «
Quand il est
arrivé, on a découvert qu’il avait un
CACES, un permis lui permettant
de conduire une grue
, raconte le
responsable maîtrise du chantier
boulonnais Américo Viegas.
Je lui
ai donc donné sa chance. Il est
calme, ce qui dans ce métier est une
qualité importante.
» «
C’est un
peu comme une famille ici,
sourit
Soufiane.
Ça a été très facile de
trouver ma place.
» Une fois tous
les quinze jours, qu’il soit sur le
chantier ou au Greta, il reçoit la
visite d’un tuteur. «
Il s’agit de
s’assurer de la bonne intégration du
salarié et de lever les freins éventuels
qui s’y opposent
, explique Aurélie
Carlier.
Nous mettons tout en
œuvre pour que le salarié acquière
des compétences, qu’il pérennise son
emploi dans l’entreprise après son
contrat de professionnalisation ou
qu’il rebondisse ailleurs.
» Soufiane
passera son CAP en juin. C’est
son premier objectif. «
Ensuite,
je serai sur le marché du travail
,
poursuit-il.
J’aimerais vraiment
trouver un poste de grutier. Mais
quoi qu’il arrive, j’aurai appris
des choses qui me serviront.
»
De son côté, Thibaut Vieillard
parle d’une «
expérience utile
».
Il est même convaincu que
l’objectif des cinquante cinq
mille heures d’insertion sera
dépassé. Une fois le chantier
terminé, quand la Cité musicale
accueillera ses premiers concerts
et ses premiers spectateurs,
le volet « emploi » ne sera pas
clos. Le PPP prévoit, en phase
d’exploitation, environ neuf mille
heures d’insertion par an…
n
Émilie Vast
000
Après une année en alternance,
en juin, Soufiane Halim passera
son CAP.
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Notre reportage sur le volet emploi
du chantier de la Cité musicale sur
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