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n°41 - mai-juin 2015
édu c a t i on
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D
a n s l a s a l l e d e
musique du collège
Jacqueline-Auriol,
les vingt-six élèves
de 5
e
C entament
Chant mystique
, le premier
morceau de l’opérette
Mam’zelle
Nitouche
. Exercices de respi-
ration, échauffement de la voix,
ils répètent les mêmes gestes que
les professionnels. Il faut dire
que dans moins de deux mois, ils
devront chanter avec de véritables
artistes lors d’une représentation
prévue au Carré Belle Feuille, à
Boulogne. Pour la totalité d’entre
eux, c’est une grande première.
«
J’ai eu le trac
, avoue Alexandre,
treize ans, qui possède tout
de même quelques bases de
chant.
Devant des camarades de
classe que l’on connaît, c’est facile,
mais moins devant des gens qu’on
ne connaît pas.
» Pour Bintou, une
des jeunes chanteuses, c’est aussi
l’occasion de découvrir l’opérette,
un genre bien éloigné de ses
goûts habituels. «
Je chante tout le
temps mais je pensais que ça n’allait
pas me plaire. Grâce au professeur
et à force d’entendre les chansons,
ça m’a donné envie.
»
Technique vocale
et polyphonie
Au départ un peu dissipés,
les élèves se font d’un coup plus
attentifs lorsque les premières
notes résonnent. C’est l’un
des effets bénéfiques remarqués
par Annie Kowacevic, leur
professeur d’éducation musicale.
«
Certains élèves pensent que
le monde de la culture n’est pas
pour eux. Les faire participer à
un projet comme celui-là, c’est
leur faire se rendre compte que la
culture n’est pas réservée à une élite.
Les enfants deviennent très réactifs
et très curieux, y compris ceux qui
n’avaient, au départ, pas envie
de participer.
»
CD92/O
LIVIER
R
AVOIRE
CG
92/O
LIVIER
R
AVOIRE
Des
collégiens
en quête de
bonnes notes
Le dispositif Éteignez vos portables permet
aux collégiens du département d’assister
à des spectacles après avoir rencontré les artistes.
Pour les aider, la classe bénéficie
du « renfort » de Guillaume
Pérault, chanteur professionnel
du chœur Accentus. Cela fait
six ans que cet artiste participe
à ce type d’action culturelle.
«
Je leur donne des rudiments
simples de technique vocale, je
leur fais découvrir les différentes
voix et la polyphonie et je les
prépare à chanter aux concerts.
Avec les partitions, petit à petit, ils
prennent contact avec la musique
écrite.
» Ce projet, qui court
sur cinq interventions de deux
heures chacune, s’inscrit dans
le dispositif « EVP », créé par
le conseil départemental. EVP,
c’est d’abord le sigle d’Éteignez
vos portables, dont l’objectif
est de donner aux collégiens
l’occasion de quitter l’univers
des salles de classe pour celui
des lieux culturels. C’est aussi
un raccourci pour Écouter Voir
Pratiquer, trois actions que les
collégiens de Jacqueline-Auriol
ont eu l’occasion de mettre en
œuvre avec deux de leurs profes-
seurs d’éducation musicale et de
français. «
En cours, nous allons
revenir sur les histoires de rythme,
les pratiques du chœur, l’histoire de
l’opéra et de l’opérette. En français,
ils vont faire un travail de vocabu-
laire et un carnet de bord et tout
un travail de recherche autour de
Pérotin
(compositeur français,
l’un des fondateurs de la musique
polyphonique ndlr) », poursuit
Annie Kowacevic.
Karaoké
Du côté d’Accentus, un chœur
créé par Laurence Équilbey, on
mène depuis plusieurs années
des actions culturelles auprès
de différents publics, dont
les jeunes. Chaque saison,
l’ensemble propose près de deux
cents interventions dans les
Hauts-de-Seine. «
Nous sommes
Les élèves de 5
e
de Jacqueline-
Auriol à Boulogne échauffent
leur voix avant de commencer
le cours de « technique vocale ».