

septembre-octobre 2015 - n°43
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HDS
mag
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T
he Quest for the Absolute
deBenoît Lapray prenddes
chemins intrigants. Au
mysticisme et à la transcen-
dance qui généralement caractérisent la
chose, il préfère la mise en scène de
super-héros de Marvel… Triste époque
entend-on déjà, mais il ne faut pas
forcément écouter. En intégrant les
figures universellement connues
des
comics
dans des paysages naturels
à couper le souffle, le talentueux photo-
graphe retoucheur d’imagesnous attrape
par le spectaculaire, ce qui n’est déjà pas
rien. Ensuite, il y a probablement deux
façonsde regarder son travail. S’attachant
à la forme, on peut se laisser aller à
sa virtuosité joueuse et, partant,
à ce demi-sourire complice dont notre
époque est coutumière.Mais n’y aurait-il
pas une autre manière de visiter ?
En renversant les hiérarchies cinémato-
graphiquement établies du genre,
endisséminant sespersonnages, incroya-
blement esseulés etmélancoliques, dans
le vertige desmontagnes, Benoît Lapray
bouscule le code. L’absolu, ici, c’est le
paysage, la nature elle-même. Et les
géants y font triste figure. Serait-ce une
série sur le doute, la fragilité, un autopor-
trait de l’artiste dans son époque ?
Faudrait-il en plus y lire un message
adressé à la planète, qui ne risque rien
de nos misérables exactions tandis que
nous serions, malgré les promesses de
la technique, au bord du l’extinction ?
On a également le droit d’en rester à une
belle série d’images « photoshopées »,
témoins de notre culture du superficiel.
Mais cela réduirait infiniment lepanache
de cette
Quête de l’absolu…
n
www.bois-colombes.comDans le hall de la salle Jean-Renoir, Batman, Spiderman, Wonder Woman et les autres font la pause
à Bois-Colombes.
Mélancolique, spectaculaire et gratuit, jusqu’au 31 octobre.
D
eux lieux et une thématique partagée entre le blanc et
le noir : la onzième édition de la Biennale d’Issy unifie
les contraires, le jour et la nuit, le yin et le yang, le bien et
le mal. Exposées du 18 septembre au 15 novembre, les œuvres
des cinquante-six artistes se partagent entre le Musée français
de la Carte à jouer et la Médiathèque d’Issy. On y relèvera aussi bien
des noms bien connus de l’art contemporain (Robert Combas, Hervé
Di Rosa, Philippe Favier, Vladimir Velickovic…) que ceux d’artistes
moins médiatisés dont la biennale, espace de découverte, s’est fait
une spécialité. Issus de notre culture occidentale ou de la Corée
du Matin calme, certains sont venus en voisins depuis les ateliers
des Arches. On fête d’ailleurs à cette occasion les dix ans de jumelage
entre la ville d’Issy et celle de Guro-Séoul, en proposant à l’imaginaire
des artistes et des visiteurs de méditer, en noir et blanc évidemment,
sur un sijo (cousin coréen du haïku japonais) du XV
e
siècle :
«
les corbeaux en colère seront jaloux de la blanche couleur
».
n
www.biennaledissy.comEn blanc
et noir
pano r ama
De la nature
des super-héros
© DR
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