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mai-juin 2016 - n°47
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n°47 - mai-juin 2016
l ’ é v énemen t
CD92/W
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L
abre
Revivez la pose de la première pierre
de la rénovation du musée Albert-Kahn
video.hauts-de-seine.frA
l b e r t Ka h n a
a n n o n c é l e
m o n d e d a n s
l e q u e l n o u s
vivons. Il a été
précurseur par l’importance qu’il a
accordée aux échanges culturels et
par celle qu’il a donnée aux liens
entre les bâtiments et les jardins.
C’est en s’inspirant de son exemple,
de sa philosophie que nous avons
travaillé sur le projet qui nous réu-
nit aujourd’hui.
» C’est par ces
mots que l’architecte japonais
Kengo Kuma - à qui l’on doit déjà
la Cité des Arts de Besançon, le
Frac de Marseille ou encore le
futur stade des Jeux olympiques
de Tokyo - a résumé son travail
à Boulogne.
Albert-Kahn, musée et jardin,
c’est aujourd’hui un site dépar-
temental de quatre hectares,
classé « musée de France » par
l’État et depuis cet hiver inscrit
au titre des Monuments histo-
riques. Ses collections, on les
doit au banquier devenu phi-
lanthrope, Albert Kahn (1860-
1940). Tout d’abord un jardin à
scènes qui fait coexister une forêt
vosgienne, une roseraie, un jar-
Patrick Devedjian aux côtés de l'architecte
Kengo Kuma (à gauche), du maire
de Boulogne, Pierre-Christophe Baguet,
de l'ambassadeur du Japon M. Suzuki, du
préfet, Yann Jounot et de Christian Dupuy.
la durée des travaux, sans
compter la réinstallation
des collections
24 mois
depuis décembre, le site
est inscrit au titre
des Monuments historiques
Monument
la superficie
du nouveau bâtiment
signé Kengo Kuma
2 300 m
2
le budget consacré
à ce projet
départemental
27, 8 M€
entre passé et futur
Albert-Kahn,
« Il s’agit d’offrir à ce magnifique écrin
que sont les jardins Albert-Kahn un musée
permettant à la fois une conservation opti-
male des collections et leur valorisation grâce à des lieux
d’exposition plus adaptés, plus spacieux. L’objectif est éga-
lement de renforcer le mariage entre le musée et les jardins
eux-mêmes grâce à ce nouveau bâtiment vitré d’un côté et
la réalisation, toujours à l’intérieur, d’un restaurant et d’un
salon de thé au sein d’une grande verrière. Ce bâtiment s’ins-
crit vraiment dans l’esprit qui était celui d’Albert Kahn de dia-
logue des cultures, d’ouverture vers un monde de tolérance
et de paix ».
Christian Dupuy
vice
-
président
du
conseil
départemental
chargé
de
la
culture
Verbatim
© CD92/J
ean
-L
uc
D
olmaire
La première pierre de la rénovation du musée départemental a été
posée le 2 avril à Boulogne-Billancourt.
Un projet fidèle à l’esprit
du lieu et de son fondateur.
din anglais, un jardin français
et un village japonais. Quant au
musée, il conserve les Archives
de la Planète, un fonds docu-
mentaire riche de 72 000 auto-
chromes - l’ancêtre de la photo
couleurs - et d’une centaine
d’heures de films, témoignages
exceptionnels de la vie au début
du XX
e
siècle avant la disparition
de nombre de coutumes…
«
Le projet que nous conduisons
ici poursuit plusieurs objectifs
,
explique Patrick Devedjian.
Il s’agit d’abord de mieux accueil-
lir les visiteurs
[ils sont plus de
cent mille chaque année, ndlr],
mais aussi de mieux protéger
le site, dont certains espaces ris-
quaient d’être menacés par une
trop forte fréquentation. Il s’agit
aussi de donner au public toutes
les clefs pour comprendre l’histoire
et la vocation originelle du lieu.
»
Le projet départemental, dont
le budget est de 27,8 millions
d’euros, comprend la construc-
tion du nouveau bâtiment de
2 300 m
2
- ce qui augmentera
la surface d’exposition de 60 % -,
un nouveau parcours permanent
avec «
une présentation renouve-
lée des collections
», la rénova-
tion des bâtiments existants,
des espaces d’expositions tem-
poraires, un auditorium d’une
centaine de places, des espaces
pédagogiques, un centre de docu-
mentation et de recherche, une
librairie-boutique, un restaurant
et un salon de thé. Les interven-
tions sur le jardin seront limitées
au strict nécessaire et concerne-
ront essentiellement des espaces
qui aujourd’hui ne sont pas
accessibles au public.
Cérémonie traditionnelle
En parallèle, le Département
a entrepris la restauration des
maisons japonaises dont la céré-
monie traditionnelle de bénédic-
tion, sous la direction du maître
charpentier, a eu lieu juste avant
la pose de la première pierre.
Ces petits pavillons datant de
l’époque Meiji, entre 1868 et
1912, ont été importés à Bou-
logne par Albert Kahn. Leur
restauration, par des charpen-
tiers français et japonais, s’ap-
puie sur une étude technique
et un diagnostic précis, réalisés
par un archéologue spécialiste
de l’architecture japonaise de la
fin du XIX
e
siècle. « M
on pays est
mis à l’honneur à Boulogne-Billan-
court et dans les Hauts-de-Seine
,
a souligné l’ambassadeur du
Japon.
Le travail initié ici montre
votre appréciation et votre respect
de la culture japonaise.
»
Pour Patrick Devedjian, «
le nou-
veau musée entend poursuivre cette
volonté portée par Albert Kahn :
il sera un lieu vivant, avec une
large fonction pédagogique ; un lieu
de débats et d’échanges ; un lieu
de réflexions sur la manière dont les
relations entre les peuples ont évolué
depuis plus d’un siècle
». Les tra-
vaux se poursuivront jusqu’en
octobre 2017. Suivra l’aménage-
ment des espaces d’exposition
jusqu’en février 2018.
n
Émilie Vast
En savoir plus : renovation.
albert-kahn.hauts-de-seine.fr