septembre-octobre 2016 - n°49
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r epo r t age
trielles de 70 % de l’agglomé-
ration, c’est-à-dire Paris, la Seine-
Saint-Denis, les Hauts-de-Seine,
les Yvelines et cent quatre-vingts
communes supplémentaires,
soit 5,5 millions d’habitants. Le
volume traité est de 1,5 million
de mètres cubes par jour. Encore
une moyenne. «
Pendant la crue du
mois de juin, nous sommes montés
jusqu’à trois millions de mètres cubes
par jour
, raconte Laurent Chilles.
En terme de volume d’eau lavée,
Seine Aval est la première usine
d’Europe, la deuxième au monde
derrière Chicago.
»
Site historique
C’est aussi la plus ancienne
station d’épuration de l’agglo-
mération parisienne. «
Jusqu’au
milieu du XIX
e
siècle, il n’y avait
pas de système d’assainissement
à Paris. À la suite de plusieurs
épisodes de peste et de choléra,
les premiers égouts furent installés
à Clichy. Quand la Seine devint
noire, on comprit qu’un rejet unique
ne suffisait pas. On a alors cherché
un site plus éloigné, plus bas que
la capitale où l’on pourrait donc
envoyer les eaux par gravité, avec
de grands terrains et peu d’habi-
tants. C’est ainsi que les plaines
d’Achères ont été choisies
». Au
départ, les eaux usées étaient
épandues directement dans
les champs, jusqu’à ce que se
pose le problème de la pollution
des sols par les métaux lourds et
que l’épandage ne suffise plus à
faire face au développement de ce
que l’on appelait déjà le « Grand
Paris ». La construction d’une
usine est donc approuvée en
1929 avec le vote du programme
d’assainissement par le conseil
général de la Seine. Les travaux
débutent en 1937 pour s’achever
en 1940, date de mise en
service d’Achères I. S’ensuivront
Achères II en 1968, III en 1972,
IV en 1978… Chaque bâtiment
porte encore le numéro de sa
tranche et sa date de construction.
«
Depuis 1940 jusqu’à aujourd’hui,
l’usine n’a cessé de se développer. En
ce moment même, nous sommes en
pleine refonte. Entre 2012 et 2025,
1,9 milliard d’euros seront consacrés
à ce projet de modernisation qui vise
plusieurs objectifs. Le premier étant
d’améliorer la qualité des rejets
».
Les autres sont : la réduction des
nuisances olfactives mais aussi
sonores et visuelles, la réduction
de 40 % de l’emprise au sol
de l’usine afin de rendre trois
cents hectares à la Ville de Paris,
propriétaire du site…
Deux en un
Seine Aval, ce n’est pas une usine
mais deux. La première traite
les eaux usées. Cinq émissaires,
cinq énormes canalisations,
les acheminent jusqu’à Achères.
Commence alors un parcours en
six étapes. Le dégrillage d’abord,
qui consiste à faire passer l’eau
Un des bassins de décantation. L’usine
fonctionne vingt-quatre heures sur
vingt-quatre, sept jours sur sept.