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n°49 - septembre-octobre 2016
au travers de grilles de plus en
plus petites afin de se débar-
rasser des « déchets flottants » :
morceaux de bois, bouteilles
d’eau, serviettes hygiéniques,
cotons tiges… «
On récolte ainsi
entre cinq cents kilos et une tonne de
déchets par jour qui sont compactés
puis envoyés dans un centre d’inci-
nération
», explique le directeur.
Les deux étapes suivantes sont le
dessablage et le déshuilage. L’eau
est ralentie dans des canaux.
Le sable qui tombe au fond est
aspiré - «
il sera recyclé et réutilisé
en travaux publics
» -, les graisses,
elles, provenant des cuisines,
des voitures, remontent à la
surface et sont récupérées. Cette
partie de l’usine fait actuellement
l’objet de gros travaux, tout en
continuant de fonctionner. «
La
réduction des nuisances olfactives
passe essentiellement par le confi-
nement, l’abandon des installations à
ciel ouvert. C’est ce que l’on fait sur ces
bassins. Le revers de la médaille : c’est
que ça augmente le risque premier
pour les agents qui, sur ce site, est le
gaz.
» En plus des équipements
individuels de protection habituels
que l’on trouve dans la plupart
des usines ou sur la plupart des
chantiers - casque, chaussures de
sécurité, gilet fluorescent -, chaque
employé porte un « détecteur
quatre gaz » qui mesure en perma-
nence le méthane, l’hydrogène
sulfuré, le monoxyde de carbone
et l’oxygène. Dès qu’un problème
est détecté, l’appareil se met à
sonner. Sans compter les détec-
teurs fixes installés aux quatre
coins de l’usine. Compte tenu des
risques qu’elle présente, Seine
Aval est classée Seveso seuil haut.
Certaines zones sont aussi classées
Atex pour atmosphères explo-
sibles. La sécurité y est renforcée.
Après le dégrillage, le dessablage et
le déshuilage - ces trois premières
étapes constituent le prétrai-
tement -, place donc au traitement
à proprement parler. Cette fois,
cela se passe en plein air, dans
des bassins à ciel ouvert. L’eau va
d’abord stagner dans un premier
type de bassin. Par décantation,
«
tombe au fond puis est aspiré
tout ce qui était passé à travers les
grilles du prétraitement
», précise
le directeur. Puis, dans un second
type de bassins, biologiques
ceux-là, «
des bactéries viennent
manger tout ce qui est biodégra-
dable
». «
Jusqu’en 2001, c’est après
cette étape que l’on rejetait l’eau en
Seine
». Depuis, deux étapes ont été
ajoutées. Deux procédés physico-
chimiques supplémentaires qui
se déroulent dans des bâtiments
modernes. L’un permet de capter
les pollutions phosphatées, princi-
palement nos lessives. L’autre les
pollutions azotées, principalement
nos urines.
Premier affluent
Après cela, l’eau peut enfin être
rejetée dans la Seine. Il se sera
passé une douzaine d’heures
entre la chasse d’eau ou la
L’usine emploie sept cent
soixante-dix personnes.
Un « digesteur ». Seine Aval produit
son propre biogaz pour couvrir une partie
des besoins en énergie du site.
En 1970, il y avait trois
espèces de poissons
dans la Seine. Aujourd’hui,
il y en a trente-deux.