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é v énemen t

mars-avril 2017 - n°52

|

HDS

mag

|



des familles bénéficient

de l’aide départementale

à la demi-pension

25, 8 %

compétence

collégiens

sont inscrits

à la demi-pension

35 600

cantines sont gérées

par le prestataire du

Département Elior

56

le conseil départemental a la

responsabilité des cantines des quatre-

vingt-dix-huit collèges publics

les desserts.

» Pas de dessert malheu-

reusement aujourd’hui pour Samy

mais un « 

velouté de châtaigne aux

croustilles de ravioles

». Les collégiens

cuisinent en binôme. Sur leur poste

de travail : un oignon, une pomme

Granny Smith, du fond de volaille,

de la crème, du beurre mais aussi

des châtaignes et des branches

de céleri. «

C’est une recette qui me

plaît énormément et que je fais depuis

longtemps

, raconte le chef de 36 ans.

Je la propose de temps en temps dans

mon restaurant ou quand je reçois des

amis. Elle tient au cœur et au corps.

»

Éducation au goût

Avec cette recette, le chef veut aussi

« 

taquiner les élèves en les emmenant

vers des produits vers lesquels ils

n’iraient pas forcément. Je les ai sentis

un peu sceptiques. Manger de la soupe,

mettre du céleri branche, mélanger de

la pomme et de la châtaigne, il y a plus

glamour pour un jeune…

» Grégory

Cuilleron travaille avec Elior depuis

plusieurs années. Il intervient dans

les collèges mais aussi les écoles

élémentaires. « 

J’aime donner des

cours de cuisine aux plus jeunes.

L’éducation au goût et au bien manger

doit commencer tôt selon moi. Donc

c’est important de leur apporter les

bonnes cartes, les bons outils, si tant

est qu’ils ne les aient pas déjà à la

maison.

» En plus de ses recettes, le

chef délivre aussi un autre message.

Né avec une « agénésie », Grégory

est dépourvu d’avant-bras gauche.

Il est ambassadeur de l’Agefiph,

l'association de gestion du fonds

pour l'insertion professionnelle

des personnes handicapées.

Les apprentis cuisiniers sont

attentifs, concentrés. Ils suivent

les consignes étape par étape. «

Plan

de travail, idée claire

 », ne cesse de

leur répéter le chef. Et, une heure

et demie plus tard, c’est enfin

l’heure de déguster. Après avoir

une dernière fois «

rectifié l’assaison-

nement

», le verdict est sans appel :

un «

délice

», un «

régal

». Meye

reconnaît ne pas avoir l’habitude de

cuisiner. «

Mais je voulais essayer et

j’ai vraiment bien aimé

, sourit-elle.

J’aimerais bien refaire la recette chez

moi

». Elea est elle aussi enchantée.

«

Il nous a tout expliqué. Il était

super sympa. On s’est bien amusé

avec lui

 ». Ce qu’elle a retenu :

« 

comment émincer un oignon et

comment faire un beurre noisette

 ».

Dalila avait envie de «

voir comment

ça se passait le métier de cuisinier

».

« 

Il nous a montré ses techniques,

nous a aidés. On a appris plein de

choses tout en rigolant

», résume-t-

elle. Akim est ravi d’avoir rencontré

Grégory Cuilleron, un «

très grand

chef

» selon lui, et d’avoir appris à

faire cette soupe «

très délicieuse

».

«

Mais surtout,

conclut-il,

on a passé

un bon moment entre amis et c’est ça

le plus important

».

n

Émilie Vast

Cette année, le chef se rendra

aussi dans deux autres collèges

des Hauts-de-Seine.