septembre-octobre 2013- n°31
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hds.
mag
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r epo r t age
e u x i mme n s e s
portes en bois sur-
mo n t é e s d ’ un e
é n o rme c l o c h e
en bronze marquent l’entrée.
De chaque côté, un vieux piano
à demi enterré. Pour arriver
jusqu’ici, le visiteur a dû longer
l’autoroute, passer devant la mai-
son d’arrêt et les anciennes pape-
teries de la Seine, contourner la
cité Anatole-France et l’univer-
sité Paris-Ouest. Sur le papier,
la Ferme du Bonheur est une
«
structure associative pluridisci-
plinaire
» : culture sous toutes
ses formes, agriculture, écologie,
action sociale, pédagogie… Dans
la réalité, c’est un «
joyeux bor-
del
», sourit son fondateur Roger
des Prés. «
Je pourrais parler des
heures, des jours, des semaines… je
ne pourrais pas raconter la Ferme
du Bonheur. C’est une entité vi-
vante. Ici rien n’est définitif.
» Le
maître des lieux propose donc un
petit tour du propriétaire. L’entrée
donne juste à côté de la berge-
rie. Il faut ensuite slalomer au
milieu de petits jardins et vergers
pour déboucher au cœur de la
ferme. Entre la Favela Théâtre –
sorte de grange de dix mètres de
haut réaménagée avec cheminée
et pigeonnier - et la Salle de Bal
– halle métallique entièrement
boisée à l’intérieur -, deux bâti-
ments en dur à «
l’architecture pifo-
métrique
» selon leur concepteur,
une grande table en bois carrée
avec quatre bancs, lieu de réunion
dans tous les sens du terme. «
Ici
D
c’était la cour des garçons
», raconte
Roger des Prés, agriculteur ur-
bain, metteur en scène, écrivain,
comédien... La ferme est sortie
de terre il y a vingt ans en lieu et
place d’une ancienne école pri-
maire. Au sol, par endroits, «
les
vestiges de la rangée de toilettes
».
Sur 2 500 m
2
cohabitent brebis,
chèvres, poules, lapins, pigeons,
paons et une truie, Hélène. L’âne
Momo est mort il y a quelques
mois «
une pomme et du foin dans
la gueule
». «
Ça faisait vingt-deux
ans qu’il était avec moi. Aujourd’hui
j’aimerais bien avoir des vaches lai-
tières
, rêve Roger des Prés, comme
un enfant qui écrit au Père Noël.
Et des chevaux aussi. Les derniers
que j’ai eus étaient des percherons.
»
En attendant, les boxes sont vides.
La carrière sert de salle de cinéma
en plein air et de
dancefloor
élec-
tro. «
Mon but c’est de n’avoir ici
que des espèces en voie de disparition
ou anciennes
, poursuit-il.
Et un de
mes fantasmes ce serait de pouvoir
organiser un Salon de l’agriculture
parallèle.
» Hélène par exemple
est une truie Blanc de l’Ouest, une
race en déclin. Il n’y en a plus que
neuf cents comme elle en France.
Dans le clapier, des lapins chèvres
côtoient des Sablés des Vosges,
deux espèces rares.
Fermiers du dimanche
En dehors de l’étable, du foin
stocké, de l’outillage… s’est aussi
accumulé avec le temps tout
un bric-à-brac : une collection
de voitures hippomobiles, des
Tonte écologique
par les moutons de la ferme.
