HDS.mag 31 - page 35

septembre-octobre 2013- n°31
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
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ravoire
u i s e r e s s emb l e s ’ a s -
semble ». L’adage ne s’ap-
plique pas à Laurent Labit
et Laurent Travers. Eux, ce
serait plutôt « l’union fait la
force ». Le premier naît en mai 68 en Haute-
Garonne à Revel. C’est là qu’il découvre le
rugby. En 1987, il rejoint Castres où il évo-
luera comme arrière pendant neuf ans et
remportera un titre de champion de France
en 1993. Colomiers, Béziers, Bordeaux, Gail-
lac, le rugbyman enchaîne ensuite les clubs
pendant huit ans avant de devenir entraîneur
de Montauban ou plutôt co-entraîneur.…
Laurent Travers lui aussi est né en 1968 en
octobre à Sarlat-la-Canéda en Dordogne.
Comme son compère, le talonneur débute
dans le club local. Mais c’est avec le CA Brive
qu’il devient champion d’Europe en 1997.
Toujours en Corrèze, il coache l’équipe des
moins de 21 ans, puis part entraîner l’ASM
Clermont-Auvergne de 2001 à 2003 avant
de raccrocher les crampons. Quand un ami
commun le présente à Laurent Labit qui
cherche un homologue pour s’occuper des
avants à Montauban, il est en effet revenu à
son premier métier, la banque, et est direc-
teur régional au Crédit agricole. Il ne sera
pas resté bien longtemps éloigné des ter-
rains. « 
Le rugby c’est notre profession
, sourit
Laurent Travers.
Mais c’est avant tout une
passion. On joue depuis qu’on a cinq ans. Alors
pouvoir vivre de sa passion, c’est une chance.
»
Deux ans après l’arrivée du duo, Montauban
est champion de Pro D2 et accède au Top 14.
En 2008, le club se qualifie même pour la
Coupe d’Europe. « 
Stabiliser et conquérir 
»,
c’est ainsi que Laurent Travers résume la mé-
thode du binôme qui, après cinq années dans
le Tarn-et-Garonne, sera appelé en 2009, non
loin de là, à Castres. Le CO vient de terminer
à la douzième place du Top 14. Mais le travail
des deux Laurent porte ses fruits immédiate-
ment. Le groupe se qualifie pour les barrages
deux années de suite. En 2012, il atteint les
demi-finales et finit en 2013 par accéder à la
finale du championnat, ce qu’il n’avait pas
fait depuis 1995, et à remporter le titre, le
quatrième de son histoire. « 
Le fait d’avoir
un titre ne nous donne pas plus de certitudes
,
souligne Laurent Travers.
Il ne faut pas penser
qu’on est les meilleurs du monde.
»
Leur arrivée au Racing Metro 92 avait été
annoncée très tôt dans la saison. «
C’est un
projet que l’on a choisi
, rappelle Laurent Labit.
C’est un privilège de pouvoir décider. On est
très satisfaits d’être ici. Il y a de l’excitation et
de la motivation.
» «
Contrairement a ce qui a
pu être dit, on a trouvé un club comme on peut
en trouver en province, familial et convivial. 
»
Pour la saison 2013-2014, quatorze nouveaux
joueurs portent le maillot ciel et blanc dont
de nombreux internationaux. «
Nous avons
constitué cet effectif pour pouvoir gérer deux
compétitions
, explique Laurent Labit,
le Top 14
et la H Cup 
». «
Ces joueurs nous les avons
choisis
, assume son compère.
Si cela ne fonc-
tionne pas, nous serons responsables. L’équipe est
belle sur le papier. Mais ça ne suffit pas. Il faut
qu’elle soit bonne sur le terrain. Que les joueurs
aient envie de jouer et de gagner ensemble.
»
Leur objectif reste le même : la conquête.
«
Mais ça peut vouloir dire beaucoup de choses
,
tempèrent-t-ils :
la conquête des six premières
places, la conquête du titre maintenant ou sur
trois, quatre ans…
 » La méthode non plus
ne changera pas. « 
Il y a une phrase qui dit
“Il vaut mieux mourir avec ses convictions
qu’avec celle des autres”, avance Laurent
Travers.
On a nos convictions et notre façon
de faire, elles seront les mêmes.
 » Seule diffé-
rence : l’arrivée de Ronan O’Gara, l’ancien
ouvreur irlandais, au sein du staff. «
On vou-
lait, au bout de huit ans de collaboration, inté-
grer quelqu’un dans l’encadrement pour avoir
une vision extérieure et nous remettre un peu
en question,
justifie Laurent Labit
. Surtout,
on voulait amener une touche sur la technique
individuelle un peu plus pointue. Ronan veut
se lancer après dans la carrière d’entraîneur. Il
voulait voir comment on manage une équipe.
»
Il devrait être à bonne école.
n
Émilie Vast
Q
Avec Castres, on a
fait partie du haut
du tableau pendant
quatre ans. On est
venu ici pour
essayer de faire la
même chose : être
performants. À
nous de tout faire
pour que cela
fonctionne le plus
rapidement
possible. Il y a
beaucoup
d’ambitions, de
l’envie, de
l’exigence mais il
faut aussi de la
patience. La mise
en place prendra
peut-être un peu de
temps mais
l’objectif est de
lutter avec les
meilleurs. 
Champion de France avec Castres, le duo a pris
les commandes du Racing Metro 92 cet été.
Son objectif est toujours le même : gagner.
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