septembre-octobre 2013- n°31
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que de la regarder dans l’éclairage
impersonnel, voire écrasant d’un
musée… »
Métamorphoses
Au milieu de leur mobilier mini-
maliste, le visiteur découvre les
sculptures d’Arp, leurs socles
originaux, les collages, papiers
déchirés, dessins préparatoires et
peintures… qui font écho à ceux
de Taeuber, cette dernière antici-
pant ou répondant aux recherches
poétiques et plastiques de son
époux par sa création personnelle
- dessins, peintures, maquettes de
travaux décoratifs ou d’architec-
ture… - créations textiles et mobi-
lier modulable
design
. Après la
mort accidentelle de Sophie Taeu-
ber en 1943, Jean Arp inconso-
lable écrira : «
nos jalons de lumière
devaient indiquer les chemins vers
l’espace, la profondeur, l’infini… »
« L’accrochage que nous présentons
jusqu’en 2014 s’intitule :
« Arp,
Taeuber, la métamorphose »
car ce
thème est essentiel, fondateur même,
dans le travail des deux artistes,
précise Claude Weil-Seigeot
.
En
effet, Arp interagit aux travaux
de Taeuber par la métamorphose
de ses formes sculptées dans les
matériaux les plus divers, elle-
même les reprend pour les sou-
mettre à un répertoire personnel
de formes sobres et géométriques,
savamment architecturées. Cer-
taines attributions sont d’ailleurs
problématiques pour les pièces
ayant été créées à quatre mains. La
métamorphose est à l’œuvre dans
l’intimité chaleureuse de cette
maison-atelier. Sensation simi-
laire au fond du jardin où l’expo-
sition se poursuit dans les ateliers
de plâtres. Les titres donnés aux
grandes formes blanches sont le
verbe même du poète-sculpteur
qui établit ainsi une communi-
cation naturelle avec le visiteur.
Celui-ci découvre en particulier les
Concrétions,
ou fossiles des années
30, qui ont marqué un tournant
dans l’œuvre plastique de Jean
Arp. Le sculpteur poète provoque
un déplacement comique du sens
en isolant les mots et les objets -
nombril, œil, œuf, virgule, mous-
tache - de leur contexte habituel.
Il donne « chair » à l’objet inerte,
au caillou, à l’oiseau… en saisis-
sant pour modèle des formes
organiques, élémentaires, qui
deviennent tour à tour femme ou
poisson, algue ou nuage...
n
Alix Saint-Martin.
Photos : Olivier Ravoire
Comment s’y rendre ?
En transports en commun : ligne C du RER,
autobus 169 et 289, arrêt Meudon-Val Fleury.
Fondation Arp, 21 rue des Châtaigniers à Clamart.
Ouverture au public les vendredis, samedis et dimanches
de 14 h à 18 h.
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