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n°34 - mars-avril 2014
A
près rois ans
d’existence au sein
du conseil général, le
dossier économie sociale et
solidaire avance bien peu.
Pour aider cette économie res-
ponsable, des clauses sociales ont
été introduites dans les appels
d’offres mais le bilan reste faible
au regard des besoins : 200
personnes en mission d’insertion
en trois ans. Nous sommes loin
du compte. Le refus de la majo-
rité départementale d’associer
un représentant du secteur de
l’insertion au sein du Conseil
départemental de l’économie
sociale et solidaire est un geste
éclairant.
Plus positif, un poste de coor-
dination entre les acteurs de
l’insertion et les entreprises
« classiques » a été créé car ces
milieux se connaissent peu.
C’est une mission à amplifier,
tout comme la fréquence des
appels à projets soutenus par le
conseil général.
Pour accroître cette dynamique,
j’ai proposé de faciliter les rela-
tions entre des porteurs de pro-
jets locaux en quête de bonnes
idées et toutes celles et ceux en
attente de services utiles non
couverts. N’hésitons pas à créer
ce que nous cherchons !
Dans les secteurs de l’aide aux
personnes et de l’écologie, les
besoins existent dans les Hauts-
de-Seine et le conseil général
a un budget important, trop
souvent gaspillé par millions en
projets pharaoniques et inutiles.
Dans le même temps, l’enve-
loppe prévue pour accompagner
ces projets durables n’a été
consommée qu’au tiers...
Si les subventions financières
sont essentielles, elles ne sont
pas les seules aides possibles. J’ai
proposé, en vain, des soutiens
sous forme de terrains ou de
bureaux, qui, même à durée
limitée, sont un moyen efficace
pour stimuler l’emploi local et
les nouveaux entrepreneurs. De
même, un nécessaire réseau
créateur d’emplois de recycleries-
ressourceries départementales a
été refusé.
Par contre, pour l’anecdote digne
du gadget politique, le conseil
général va promouvoir la culture
de légumes sur quelques toits
terrasses des immeubles des
Hauts-de-Seine !
Si nous voulons sérieusement
créer de l’activité dans ce
domaine, travailler en circuit
court en palliant partiellement la
grave vulnérabilité alimentaire
du département, pensons aux
espaces disponibles dans les
parcs départementaux, chez les
particuliers volontaires pour ac-
cueillir des jardiniers maraîchers,
achetons des terres agricoles à
quelques dizaines de kilomètres
d’ici pour produire des légumes
bio à destination des collèges.
l
Vincent Gazeilles
Conseiller général
de Clamart
Groupe socialiste, Europe écologie - Les Verts
Jacques Bourgoin
Conseiller général
de Gennevilliers
Groupe communiste et apparenté
A
lors que vingt-deux villes
du département sur
trente-six sont hors la loi
SRU (moins de 25 % de
logements sociaux), la majorité
du conseil général a décidé de
leur accorder une prime à la
ségrégation par le biais de son
nouveau dispositif d’aide à la
production de logements sociaux
et supprime les aides à la
construction de logements
sociaux (PLA-I, PLUS) dans les
villes populaires.
Ce dispositif qui prétend favori-
ser la mixité sociale poursuit en
fait la ségrégation sociale et spa-
tiale déjà engagée par la droite
dans le « 92 ».
La majorité du conseil général
ne financera, dans les villes
populaires ayant atteint plus de
35 % de logements sociaux, que
des programmes PLS (logements
dit sociaux dont les loyers sont
plus du double que ceux des
PLA-I) alors que la majorité de la
population ne peut accéder qu’à
du vrai logement social (PLA-I,
PLUS). Les chiffres de la Fon-
dation Abbé-Pierre démontrent
ainsi que sept habitants de notre
pays sur dix sont éligibles au vrai
logement social.
À l’inverse, elle propose de
mieux financer les programmes
des villes qui ont jusque-là refusé
obstinément de se mettre en
conformité avec la loi et d’ac-
cueillir les couches populaires
et modestes sur leur territoire,
quand ils ne les ont pas chassées
purement et simplement. C’est la
prime aux mauvais élèves.
La vérité, c’est qu’elle veut conti-
nuer à faire baisser le nombre
de constructions de logements
sociaux dans le « 92 ». Ainsi, elle
accentue la ségrégation urbaine
et sociale en Île-de-France en
renvoyant en 2 e couronne les
salariés, les jeunes et les familles
populaires.
Pourtant, le « 92 » compte près
de 100 000 demandeurs de
logements. Le seul rattrapage de
la loi SRU (plus de 27 000 loge-
ments à construire) par les seules
villes n’atteignant pas les 25 %
de logements sociaux sur leur
territoire ne suffit pas à répondre
à cette demande.
Si les villes comptant + de 35 %
de logements sociaux sont
empêchées d’en construire,
qui répondra aux nombreuses
demandes ? Certainement pas les
villes qui construisent
a minima
du logement social, déjà loin
d’apporter les réponses à leurs
populations locales.
Le groupe communiste et citoyen
refuse une telle politique et
propose que l’ensemble des
projets soit financé dans chaque
ville, sans discrimination, avec
pour objectif la construction de
5.500 logements sociaux par an
(contre 3.500 actuellement) dans
le département.
l
©
cg
92/
willy
labre
©
cg
92/
willy
labre
L’ESS, pour une judicieuse
transition économique
Le conseil général récompense
les mauvais élèves