HDS À combien estime-
t-on le nombre de télé-
travailleurs en France ?
NM : Selon une enquête réalisée
l’an dernier, 16,7 % des actifs
télé-travaillent, soit plus de
quatre millions de Français.
Mais cette pratique reste infor-
melle – dans deux tiers des cas,
elle se fait en dehors du cadre
légal - et ponctuelle. Dans 56 %
des cas, le télé-travail ne se fait
qu’un ou deux jours par mois et
dans 35 % des cas, un ou deux
jours par semaine.
Parmi les quatre millions de
personnes concernées, 48 %
sont des salariés du secteur
privé, 17 % du secteur public
et 35 % sont des non-salariés
c’est-à-dire des indépendants,
des
freelances
, des entrepre-
neurs… Même si juridiquement
les non-salariés ne sont pas
considérés comme des télé-
travailleurs, dans les faits, ce
sont les plus mobiles.
HDS Où se situe la France
dans ce domaine comparé
aux autres pays ?
NM : D’une manière générale,
du fait de notre culture du
travail et de notre système
organisationnel
et
juridic-
tionnel, la France est plutôt
en retard comparé aux pays
nordiques
et
anglo-saxons.
73 % des salariés qui ne télé-
travaillent pas aimeraient le
faire. Mais 53 % sont confrontés
à un refus de leur hiérarchie.
Généralement les employeurs
ont peur que le télé-travail soit
un frein à l’efficacité du collabo-
rateur, des équipes et à la culture
de l’entreprise. Il y a aussi des
réserves du côté des salariés.
Ils ont peur de perdre le lien
avec leur entreprise, de passer
à côté d’opportunités, de ne pas
trouver un équilibre entre vie
professionnelle et vie publique…
L’enquête a prouvé que ces freins
étaient tous des idées reçues.
Employeurs et salariés qui ont
expérimenté le télé-travail ont
tous été convaincus.
HDS : Où sont les télé-
travailleurs quand ils ne
sont pas au bureau ?
NM : Près de 80 % travaillent
à leur domicile. Mais depuis
quelques années, de nombreux
espaces de travail émergent
entre bureau et domicile, ce sont
les tiers-lieux. Il en existe deux
types : les tiers-lieux en accès
libre comme les espaces publics,
cafés wifi… utilisés par près de
25 % des télé-travailleurs. Et les
tiers-lieux professionnels (télé-
centres, espaces de
coworking
,
centres d’affaires…) utilisés par
plus de 10 % des télé-travail-
leurs. Les tiers-lieux profes-
sionnels sont de plus en plus
nombreux (on en a recensé près
de six cents en 2012) répartis
sur l’ensemble du territoire. La
France est dans la dynamique
mondiale. C’est un sujet qui
intéresse les pouvoirs publics
car il y a toute une dimension
d’aménagement du territoire
qui l’accompagne.
n
Propos recueillis
par Émilie Vast
é c ho s
juillet-août 2014 - n°36
|
hds.
mag
|
Fin juin, le tour de France du télé-travail a fait étape dans les Hauts-de-Seine.
Un événement organisé à La Défense en partenariat avec le conseil général
.
Le point sur cette pratique avec un des organisateurs,
Nathanaël Mathieu
.
Depuis
, il est désormais possible d’accéder à
« My Social Business Model »
,
le premier outil interactif de construction de modèle économique responsable
.
EmpLoi
Deux tiers
des salariés
aimeraient
télé-travailler
économiE SoLiDairE
Une aide en ligne
pour les
porteurs de projets
352 000
€
C’est l’enveloppe globale attribuée aux quatre nou-
veaux lauréats ESS du conseil général : Euroscop,
Incub’Ethic, Kamu et Casaco. Il s’agit des pre-
miers lauréats subventionnés depuis que l’appel
à projets est ouvert tout au long de l’année
et que le financement maximum est passé à 150 000 €.
©
dr
C
e t t e p l a t e f o r me w e b
d’accompagnement, mise
en place par l’association
Imagination For People, doit
permettre aux candidats de
l’appel à projets d’économie
sociale et solidaire du Dépar-
tement de préparer efficacement
leur dossier avant de postuler.
Cette initiative fait partie des
quatre expérimentations lancées
cette année par le conseil géné-
ral suite aux réflexions menées
lors des Entretiens Albert-Kahn,
son laboratoire d’innovation
publique. Ces expérimentations
concernent la culture sur les
toits, les tiers-lieux, le soutien
au développement de l’économie
collaborative et à celui de projets
d’innovation sociétale.
n
É.V.