novembre-décembre 2014 - n°38
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HDS.
mag
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B
eaucoupde photographies
– s omp t u e u s e s –
présentées à la façon des
boîtes à insectes des
cabinets de curiosités : on y voit des
ébouriffages de plumes dans une cage
cadenassée, une machine à écrire,
notre nature intérieure sur une feuille
d’arbre… L’univers de la jeune Magali
Lambert est composé d’une multitude
d’archipels dont la géographie nous
échappe et qui sont pourtant
intensément familiers. Qu’ils soient
nocturnes ou voilés de lumière, ce
sont nos mondes de l’autre côté. Et
chaque œuvre est une tentation : celle
de retrouver en nous ces merveilles
magiques qui surgissent, évidentes,
dans nos rêves et dont nous ne savons
pas conserver l’enchantement une
fois revenus au royaume décevant du
réel ; celle parfois de se laisser
entraîner dans certains de ces gouffres
pour aller voir de l’autre côté si l’on
y est.
Que le travail de cette «
ouvrière du
songe qui opère au grand jour
» – pour
reprendre une expression du texte
que Thibault Marthouret lui consacre
– soit essentiellement constitué de
photographies, art du vrai s’il en
est, renforce le trouble. J amais
morbides, parfois dérangeantes,
toujours excitantes, ces
Histoires
naturelles
ouvrent une parenthèse
mystérieuse qu’on n’a pas envie de
refermer complètement.
■
La photographe
Magali Lambert
nous entraîne
dans un étrange voyage sur la frontière entre l’imaginaire
et le réel.
Du 4 novembre au 7 décembre à Châtillon.
©
MAGALI
LAMBERT
©
JEAN
-
MARC MOSER
H
abitué des primeurs et d es galeries des
parages, Chaix est un drôle de cas sur
lequel se penche la Maison des Arts de
Bagneux jusqu’au 19 décembre. Son étiquette, c’est
l’art du second degré illustré par les minuscules
autocollants de fruits et légumes récoltés chez les
marchands des quatre saisons. S on protocole, la
thésaurisation colorée des gommettes puis la redis-
tribution des richesses sous la forme de collages
très pop art qui appartiennent aux domaines de
l’hommage littéraire, du clin d’œil cultivé et du
manifeste farfelu. Parce que les œuvres de Chaix
ne sont pas en toc, elles relèvent d’un TOC, appa-
remment sous contrôle, qui s’expose dans la joie !
À l’étage, une soixantaine de fragments d
e
Têtes
galerie,
d’enluminures rimbaldiennes et d’es-
tampes vitaminées. Au rez-de-chaussée, une
incroyable installation d’agrandissements du
Legu-
frux Panopticus II,
livre-objet-fresque en quatre-
vingt dix-neuf parties que l’auteur se fera un plaisir
de déplier lors d’une séance de signature le
dimanche 16 novembre à partir de 11 h.
■
Étiquette
et protocole
pano r ama
Histoires
naturelles
Worlds of Bones.