HDS.mag n°38 - page 42

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n°38 - novembre-décembre 2014
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remière copro-
duction de la
Bibliothèque de
documentation
internationale
contemporaine et du musée de
l’Armée, « Vu du Front, Représen-
ter la Grande Guerre », une expo-
sition soutenue par le conseil
général s’intéresse à la manière
dont les contemporains de la
guerre ont
«
vu, perçu et représenté le
front entre le début et la f in du
conflit
».
Parmi les quelque
500 pièces présentées figurent les
œuvres des artistes de la généra-
tion du feu, tels Otto Dix, G uil-
laume Apollinaire, Fernand Léger
ou des toiles d’artistes envoyés en
mission au front : Félix Vallotton,
Édouard Vuillard et Georges Scott
notamment. Un ensemble excep-
tionnel et complémentaire de
pièces provenant pour une large
part des collections de la BDIC et
du musée de l ’Armée est ainsi
présenté au public pour la p re-
mière fois…
Jusqu’au 15 janvier au musée
de l’Armée. musee-armee.fr
©
MUSÉE
DE
L
ARMÉE
INVALIDES
©
MUSÉES
DE
LA
VILLE
DE
BOULOGNE
-
BILLANCOURT
HENRI
DELAGE
©
MUSÉES
DE
LA
VILLE
DE
BOULOGNE
-
BILLANCOURT
HENRI
DELAGE
Lucien Jonas,
La journée du Poilu,
1915.
Parmi les nombreuses maquettes
de Landowski, on remarquera
son grand
Bouclier
, un plâtre
exécuté pour le monument
aux morts en bronze sit ué à la
Choses
vues
mairie du XVI
e
arrondissement de
Paris. Chaque motif de ce bas-relief
ouvragé représente les batailles
menées par la France. Landowski a
toujours eu une idée spirituelle de
la commémoration et sa statuaire
publique est chargée de sens. Le
monument qui lui est commandé
pour le cimetière Pierre-Grenier de
Boulogne, inauguré en 1924,
évoque avec grandeur une femme
accablée et son enfant. La source
de l’inspiration du sculpteur est
notée dans son journal : «
Je ferai
là cette statue, cette femme que j’ai vu
adossée à un pilier de la gare d’Orsay
et qui pleurait, les bras tombants,
sans un geste
».
La pièce phare de l ’exposition
est certainement la maquette
originale du monument
Les
Fantômes
, commandé par l’Etat
en 1919 à Landowski. Il fut
inauguré en 1935, à l ’endroit où
le repli des Allemands décida
du sort de la seconde bataille
de la M arne. Le monument
comporte sept soldats morts, un
par corps d’armée. Leurs yeux
sont clos, leurs corps inclinés
semblent s’arracher à la terre
pour entourer une f igure ado-
lescente incarnant la jeunesse
sacrifiée. Ce groupe a été placé
sur la butte de Chalmont d’où
il domine la plaine cent ans après
la tragédie. Pour les atteindre,
il faut gravir quatre séries de
marches symbolisant les années
de guerre. Devant eux, au sol,
une femme se dresse, sans autres
armes qu’un bouclier défensif
orné d’allégories « Liberté-Ega-
lité-Fraternité » : c’est La F rance
.
Car Landowski n’a pas choisi de
représenter une déesse grecque
ou romaine, une Minerve ou une
variation de la Victoire de Rude ou
de Samothrace mais la Paix. En
1916, il écrivait dans son journal :
«
Ces morts, je les relèverai…
»
Alix Saint-Martin
Pierre Patout,
Section de camouflage
, 1915.
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