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mars-avril 2015 - n°40

|

HDS

mag

|



r epo r t age

des ateliers sportifs, intellectuels

et artistiques que l’on retrouve

habituellement dans ce type d’ins-

titution, l’essentiel de leur journée

est tournée vers la musique

avec des éducateurs spécialisés

et des intervenants extérieurs.

«

Ils peuvent travailler en atelier

et font tous les jours des activités

musicales comme travailler sur les

chœurs ou sur la partie rythmique

»,

résume Laurent Milhem, chef

de service de la structure, qui a

participé aux débuts du projet.

Les musiciens sont intégrés

dans toutes les étapes de la vie

du groupe, y compris celle de

la composition des morceaux.

«

Les éducateurs ont tous une sensi-

bilité musicale, jouent des instru-

ments ou savent chanter. Ils ont écrit

beaucoup de textes mais sont aussi

partis de ceux des personnes autistes.

Ainsi, dans certaines chansons, on

retrouve des paragraphes à eux.

Le style musical est également au

goût de chacun

», précise Laurent

Milhem. Au final, le répertoire

oscille entre le reggae, le ska et la

chanson française, avec même

parfois une touche de techno.

Les chansons, elles, traitent

de sujets engagés, à commencer

par le handicap. «

Ce qu’on fait

permet aussi de faire tomber les

préjugés

», dit d’ailleurs Raphaël.

Au mur, une grande carte

d’Europe punaisée retrace au

fur et à mesure les nombreuses

pé r ég r i na t i ons du g r oupe .

En moyenne , Pe r cu j am s e

produit deux fois par mois et

commence à disposer de soutien

de poids comme le groupe Tryo

ou encore Calogero, leur parrain.

Percujam, le film

, un documen-

taire d’Alexandre Messina vient

d’être consacré à cette aventure

exceptionnelle. Il sera diffusé

lors d’un prochain concert à

l’Olympia dont la date reste à

definir. En attendant, le groupe

achève sa répétition sur le

morceau

Dance Jam

. Sur la scène

improvisée du studio, le volubile

Maxime, micro à la main,

exhorte une foule, pour l’heure,

imaginaire, sous le regard de

ses camarades et des éduca-

teurs. Comme un pro qu’il est

devenu en réalité.

Showman

et

musicien avant tout : d’autiste

à artiste, finalement, seule

une lettre change.

n

Mélanie Le Beller

Photo : Olivier Ravoire

www.facebook.com/percujam

La journée mondiale de sensi-

bilisation à l’autisme aura

lieu le 2 avril prochain.

L

es locaux sont

flambant neufs,

les murs volon-

tairement nus

et la lumière

tamisée. Inès Thoze, directrice

du centre TEDy Bear, a tout

prévu pour accueillir les enfants

dans des conditions optimales.

Il a fallu trois ans à cette ancienne

bénévole pour monter son

projet : un centre médico-social à

vocation expérimentale entiè-

rement privé qui bénéficie de la

labellisation du ministère et de

l’Agence Régionale de Santé.

Une première en France…

TEDy Bear (TED est le sigle de

Trouble envahissant du dévelop-

pement, l’ancienne appellation

de l’autisme) peut accueillir

trente enfants de quatre à dix

ans. Ici, on vient le plus souvent

pendant quatre heures, lors

desquelles les enfants multi-

plient les exercices physiques

ou manuels. Huit psychologues

encadrent les enfants et deux

Les textes, écrits conjointement

par les éducateurs et les autistes,

traitent de sujets parfois lourds

comme le handicap.

TEDy Bear

un concept inédit

Questions de famille

La plateforme interactive Questions de famille qui

réunit sur

www.hauts-de-seine.net

des experts dans

les domaines de l’action sociale se penchera début

avril sur le thème de l’autisme avec des interviews,

des reportages vidéo, etc. Et toujours la possibilité

de poser directement des questions en ligne.

n

salles thérapeutiques accueillent

des spécialistes pour des consul-

tations : neuromotricien, ortho-

phoniste, ostéopathe ou diété-

ticien…

Les parents peuvent se retrouver

de manière informelle dans

la cafeteria du centre et même

les frères et sœurs sont acceptés.

«

Nous les invitons à venir en atelier,

hors du temps scolaire

», explique

Inès Thoze.

À plus long terme, l’objectif

de TEDy Bear est la scolarisation

des enfants dans les meilleures

conditions. Pour cela, la prise en

charge repose sur une méthode

basée sur l’imitation.

Le centre est ouvert depuis six

mois et les premiers signes

encourageants sont déjà visibles

auprès de certains enfants.

«

Il faudra au moins deux ans

pour avoir des résultats

, estime

Inès Thoze.

Mais déjà, certains

enfants commencent, par exemple,

à accéder au langage

».

n

M.L.B.

CG

92/O

livier

r

avOire