

mars-avril 2015 - n°40
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HDS
mag
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9
l ’ex po
vrerie ciselées, les bouquets
majestueux,
les
corbeilles
de fruits aux coloris étince-
lants, les étoffes chatoyantes.
Cependant sa vision est réaliste,
éloignée des « vanités » et
de leur portée symbolique ; sa
manière est retenue et élégante,
à la française... La dernière
commande que reçoit Desportes
est d’ailleurs un « buffet d’orfè-
vrerie » pour le château de
Choisy. Toutefois au XVIII
e
siècle
ce goût décline au profit d’un
renouveau thématique insufflé
par le style rococo. Desportes,
peintre des chiens de Louis XV,
voit surgir en 1710 un rival en
la personne de Jean-Baptiste
Oudry. «
C’est une douce rivalité
,
précise
Dominique
Brême,
Oudry a hérité de Largillierre une
palette acide et chatoyante, une
matière riche, alors que Desportes
est plus proche de Rigaud, porté vers
le clair-obscur, avec une peinture
lisse ; ils sont à la fois concurrents
et différents
». Les deux peintres
animaliers se partageront les
commandes pour les nombreux
châteaux de chasse de Louis XV
qui fait construire Bellevue à
Meudon pour la Pompadour,
agrandir et redécorer Fontaine-
bleau... En 1755, la disparition
de Jean-Baptiste Oudry signera
celle de la peinture animalière
en France. Quant à la postérité
de Desportes, elle est à chercher
du côté des natures mortes, avec
Jean Siméon Chardin qui fait
évoluer le genre vers une vision
plus dépouillée et intériorisée.
Alexandre-François Desportes,
homme du XVII
e
siècle, demeure
la figure de référence de la
peinture animalière en France.
Louis XIV appréciait tant l’art
de son peintre qu’il aurait fait
accrocher l’un de ses tableaux
«
dans l’intimité de son petit appar-
tement interdit aux courtisans, non
loin du sourire de la Joconde
»…
n
Alix Saint-Martin
L’œil du maître. Esquisses d’Alexandre-
François Desportes (1661-1743), à partir du
20 mars au Domaine départemental
de Sceaux.
www.domaine-de-sceaux.
Faisan mort,vers 192.
Huile sur papier.
Tête de tigre,vers 140.
Pierre noire, sanguine
CG92/O
livier
r
avOire
CG92/O
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