s o c i é t é
juillet-août 2015 - n°42
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n°42 - juillet-août 2015
Trois questions à Marie-Pierre Limoge,
vice-présidente du conseil départemental chargée de l’économie collaborative
Quel bilan peut-on
dresser de la politique
départementale en
faveur de l’ESS plus
de quatre ans après
son lancement ?
Un bilan très positif peut être
dressé aujourd’hui. Nous avons
soutenu des dizaines de projets
innovants sur notre territoire,
permis la création de plus
de 500 emplois et contribué
à rendre les Hauts-de-Seine
particulièrement attractifs pour
les jeunes entrepreneurs…
Quels sont les critères qui
font un « bon » projet ?
Il n’existe pas de recette prééta-
blie assurant à coup sûr le suc-
cès d’un projet mais certaines
conditions doivent être réunies.
Un bon projet doit avoir un
caractère innovant et apporter
une réelle valeur ajoutée au terri-
toire. Si le Département apporte
une aide financière conséquente
au démarrage, le porteur de projet
doit pouvoir démontrer qu’il sera
viable à moyen terme, et créera
des emplois. Enfin, un bon projet
n’est rien sans un bon porteur.
Celui-ci doit avoir un minimum
d’enthousiasme et faire preuve
d’ouverture aux conseils qui lui
sont prodigués par les experts.
Le Département va-t-il
prochainement lancer de
nouvelles expérimentations
en lien avec les Entretiens
Albert-Kahn ? Il est
question notamment
d’agriculture urbaine…
Les Entretiens Albert-Kahn, labo-
ratoire d’innovation publique,
s’appuient sur la mise en œuvre
d’expérimentations.
Les réflexions sur l’agriculture
urbaine, comme outil d’attrac-
tivité du territoire, ont beau-
coup avancé, et des actions vont
bientôt démarrer. La prochaine
concernera un collège d’Issy-les-
Moulineaux.
Notons également que les
réflexions autour de nouvelles
organisations du travail ont
favorisé la création de deux tiers-
lieux, espaces de coworking à
Malakoff et à Sceaux.
n
CD92/ O
livier
R
avoire
L’ESS a permis de créer
plus de 500 emplois
une révision complète
». Et elle a,
par la même occasion, acheté un
nouveau deux-roues avec lequel
elle veut, cet été, longer le canal
du Midi sur deux cent cinquante
kilomètres. «
Ils m’ont installé un
nouveau pédalier, prêté des sacoches,
conseillé sur l’itinéraire… C’est
toujours très agréable de venir ici.
Ils sont aux petits soins pour moi.
»
Studio mobile
Rayon Vert n’est pas le seul
lauréat ESS à utiliser un moyen
de locomotion. À Colombes,
L’Œil du Baobab, - un collectif
regroupant producteurs, réali-
sateurs, comédiens, costumiers,
maquilleuses, graphistes… - a
imaginé L’Auto Studio, un taxi
anglais transformé en plateau
de tournage mobile et interactif,
«
une porte ouverte sur la magie
du cinéma
». Le taxi a été choisi
pour «
son image très sympathique
,
explique Arielle Boulin-Prat, la
présidente de l’association,
et
parce qu’il est suffisamment vaste
pour être équipé en lumière, son
et image et accueillir jusqu’à sept
personnes dont une en fauteuil
roulant
». Le concept proposé
par L’œil du Baobab s’adresse
aussi bien aux collectivités
qu’aux associations ou entre-
prises. L’idée est simple et surtout
modulable en fonction du lieu,
du public, du nombre de parti-
cipants, du temps disponible…
Mais les grandes lignes restent
les mêmes. Première étape :
élaborer un scénario. Deuxiè-
mement, choisir une pelure, le
film qui sera projeté à travers le
pare-brise arrière. Au choix : le
désert, la mer, les airs, Londres,
des docks, une forêt… «
Nous
en développons d’autres
, précise
Marc Pueyo, réalisateur et scéno-
graphe.
Dont une qui se passera
dans une ville inondée après une
bruitage, musique, générique…
La séance se termine par la
projection du résultat final sur
un écran géant. Les participants
peuvent repartir avec leur film sur
clé USB, DVD… «
L’Auto Studio a
de nombreux avantages
, explique
Arielle Boulin-Prat.
C’est ludique
et pédagogique. C’est intergénéra-
tionnel. Nous pouvons nous installer
en intérieur ou en extérieur. Le fait
que le studio soit entièrement mobile
nous permet de nous déplacer et
d’aller à la rencontre de personnes
qui n’ont pas forcément accès à la
culture. Or, le cinéma, tout le monde
aime ça.
» «
Parfois les gens qui
jouent ensemble ne se connaissaient
pas dix minutes avant
, rebondit
Marc Pueyo.
C’est ce qui nous
plaît, ce lien qui se crée pendant
les tournages. Afin qu’il perdure,
nous souhaitons que les participants
s’inscrivent ensuite aux ateliers
cinéma que nous menons dans
des villes ou des centres sociaux et de les
amener, à terme, à réaliser un film.
»
En début d’année, L’Œil du
Baobab a reçu soixante mille euros
de subvention du conseil départe-
mental : trente mille en investis-
sement pour acheter du matériel
et trente mille en fonctionnement
qui permettront d’«
embaucher
un salarié et de prendre des
jeunes sortant de la Fémis
[l’École
nationale supérieure des métiers
de l'image et du son à Paris,
NDLR
]
avec le statut d’intermittents
», détaille Arielle Boulin-Prat.
Les équipes melangent systèma-
tiquement jeunes et professionels
expérimentés. L’association s’est
fixé comme objectif de faire vingt
« tournages » avec l’Auto Studio
cette année. Et une quaran-
taine l’an prochain. Soit trois
mille personnes passées devant
la caméra.
n
Émilie Vast
www.hauts-de-seine.net,
rubrique économie et emploi
catastrophe naturelle et qui servira
notamment pour des animations
pendant la Cop 21
[la conférence
de Paris sur les changements
climatiques qui aura lieu du 30
novembre au 15 décembre,
NDLR
].
» Une fois le scénario imaginé et
le décor planté, les sept acteurs
montent sur scène ou plutôt
en voiture : deux devant et cinq
derrière. Trois bips retentissent,
c’est le début du tournage. Tout
y est, les projecteurs, les chaises
pliantes et surtout la caméra à
l’avant du taxi qui filme à travers
le pare-brise. Une fois tourné, le
film est monté directement avec
L’Œil du Baobab espère initier
trois mille personnes en deux ans
grâce à son Auto Studio.
CD92/J
ean
-L
uc
D
olmaire
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D
olmaire
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