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septembre-octobre 2015 - n°43

|

HDS

mag

|



po r t r a i t

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ubreuil

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S

ports

oucement mais sûrement,

discrètement, il s’est fait

une place. Au sein du

XV des Hauts-de-Seine

et du XV tricolore. Eddy

Ben Arous le dit lui-même : ces derniers

temps, il a «

franchi un palier

». Une

progression qu’il explique par son «

besoin

constant de [se] remettre en question, que

le match ait été bon ou mauvais

 ». Et qui

lui vaut d’être sur la liste des trente et

un joueurs sélectionnés pour défendre

les couleurs de la France lors de la

Coupe du monde aux côtés de six autres

Racingmen : Dimitri Szarzewski, Bernard

Le Roux, Alexandre Dumoulin, Brice

Dulin, Yannick Nyanga et Rémi Talès.

Une première pour celui qui vient de fêter

son quart de siècle le 25 août.

Eddy Ben Arous est né en 1990 à Trappes.

Enfant, il pratique pas mal de sports,

notamment le football. «

J’avais huit ans

,

raconte-t-il,

quand un ami m’a proposé

de venir jouer avec lui au club de rugby

d’Élancourt. Je me cherchais un peu et ça

m’a tout de suite plu. C’était un super groupe

de copains. Il y avait une bonne ambiance.

 »

Puis sa famille déménage à Dreux et Eddy

range ses crampons. Quelques années

plus tard, il reprend le rugby au RC

Drouais et finit par intégrer le pôle Espoirs

de Tours. Il a alors 15 ans. «

Plus jeune,

je jouais centre. Ensuite, deuxième ligne.

Là les entraîneurs m’ont mis pilier gauche.

J’avais du mal à trouver mes marques.

C’était une période très difficile.

» Mais il

s’accroche. Son idole ? «

 Serge Betsen pour

sa mentalité et son envie sur le terrain.

»

Alors qu’il est à Tours depuis trois ans,

le Racing le repère et le recrute. Eddy

rejoint le centre de formation alto-séqua-

nais. C’est à l’été 2010 que Pierre Berbi-

zier, alors entraîneur des Ciel et Blanc, le

convoque. «

C’est lui qui m’a fait accéder au

haut niveau

 », résume le pilier. Eddy Ben

Arous fait deux apparitions avec les pros

en Top 14 puis se blesse. «

J’ai compris qu’il

fallait que je règle mes problèmes de poids et

d’hygiène de vie si je voulais continuer. Que

je devais changer mon quotidien.

 » Durant

l’été 2011 et ses deux mois de vacances,

Eddy travaille seul, beaucoup et perd une

quinzaine de kilos. Car le joueur était un

« beau bébé » comme on dit avec 118 kilos

pour 1m83. Ses efforts paient. En 2013,

il signe son premier contrat pro avec

les Ciel et Blanc. « 

Depuis, mes progrès

viennent de la confiance qu’on m’a donnée au

Racing. Être pas mal de fois titulaire, ça m’a

rassuré. 

» Cette saison, il a endossé vingt

fois le maillot du club, dont dix fois en

tant que titulaire. Une saison qu’il décrit

comme «

frustrante

» niveau résultats,

notamment en Coupe d’Europe et ce quart

de finale perdu à la dernière minute face

aux Saracens. «

Avec une telle équipe, c’est

sûr qu’on a d’autres ambitions.

»

Cet été, le pilier n’a pas repris l’entraî-

nement au Plessis-Robinson. Il était

à Marcoussis avec le XV de France.

La première fois qu’il a été appelé en

équipe nationale, il s’en souvient encore :

« 

Je ne m’y attendais pas du tout. C’est

Gonzalo Quesada

[alors entraîneur du

Racing]

qui me l’a annoncé. On était sur

le terrain, tous les joueurs avaient fait une

ronde autour de moi. Je pensais que c’était

une blague. Je leur disais

" arrêtez de me

prendre pour un c… "». Passée la surprise,

la joie. Sa première cape remonte à juin

2013 face à la Nouvelle-Zélande. Ensuite,

le joueur avait un peu disparu des écrans

radar avant de revenir en bleu en début

d’année pour le Tournoi des Six Nations.

Le 14 février à Dublin, face à l’Irlande,

il était même titulaire pour la première

fois. Conscient que «

la concurrence à

[son]

poste est rude

», Eddy Ben Arous a envie

de croire à ses chances et à celles du XV

de France. «

Nos chances existent. Il y a

quatre ans, personne n’y croyait et l’équipe

a été jusqu’en finale. Toutes les équipes ont

une chance et chaque match est décisif.

»

n

Émilie Vast

D

À 25 ANS, LE PILIER DU RACING 92 FAIT PARTIE DES

SÉLECTIONNÉS POUR LA COUPE DU MONDE DE RUGBY.

COUP D’ENVOI DE LA COMPÉTITION LE 18 SEPTEMBRE.

Représenter son

pays au plus haut

niveau est quelque

chose de très

symbolique pour

moi. Quand j’étais

enfant, je regardais

les matchs de

l’équipe de France

les yeux grands

ouverts. C’est donc

un rêve de gamin

qui se réalise.

Et j’essaie de faire

de mon mieux pour

que cela dure

le plus longtemps

possible. Alors,

à chaque match,

je me dis que c’est

peut-être le dernier

à ce niveau et

je me donne

à 200 %.