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HDS
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n°48 - juillet-août 2016
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Pour Antoine Grumbach, architecte et urbaniste,
la Seine est un atout à valoriser.
Le rapprochement
entre les Hauts-de-Seine et les Yvelines peut y aider.
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HDS
En 2008, lors de la consultation sur le Grand Paris, vous
aviez axé votre projet sur la vallée de la Seine. Pourquoi ?
AG
En 1802 déjà, Napoléon disait : «
Paris-Rouen-Le Havre, une seule
et même ville dont la Seine est la grande rue
». Aujourd’hui, toutes les
grandes métropoles mondiales comme New York ou Shanghai sont
portuaires. Or, comme l’écrivait Fernand Braudel dans
L’Identité de
la France
, «
À son désavantage, la capitale française est continentale
».
Mais ce n’est pas irrémédiable. Pékin par exemple, pour rivaliser
avec Shanghai, a créé une liaison avec le port de Tianjin à une
échelle similaire à celle de Paris-Rouen-Le Havre. Si la métropole
parisienne s’étendait jusqu’au Havre cela présenterait des avantages
économiques, logistiques, touristiques, culturels… Pour moi, lors
de la réforme administrative, on aurait dû faire que le bassin de
la Seine devienne une seule et même région « capitale » regroupant
l’Île-de-France, la Haute et la Basse Normandie.
HDS
Selon vous, la Seine est aussi un atout identitaire.
De quelle façon ?
AG
J’ai une approche très simple du Grand Paris. J’y distingue
quatre territoires en plus de la capitale. Tout d’abord, le territoire
de l’ouest, c’est celui dont on parle, celui de l’axe Seine. Puis il y a
le territoire de la plaine de France, le territoire de ce que j’appelle
l’entre-deux fleuves, c’est-à-dire entre la Marne et la Seine et enfin
le territoire autour du plateau de Saclay. Ces quatre grands territoires
ont chacun des identités et des logiques particulières. Il faut que tous
les habitants du Grand Paris puissent se saisir d’une représentation
très claire du territoire où ils vivent. Or, tout le monde sait ce qu’est
une ville : il y a des rues, des quartiers, des places, une centralité
identifiée, une continuité du bâti… En revanche, penser l’espace
public métropolitain, se représenter une métropole de dix ou douze
millions d’habitants faite d’autoroutes, de terres agricoles, de zones
industrielles, ce n’est pas évident. Il y a une multipolarité, un déficit
d’espaces publics constitués. À cette échelle, la Seine peut donc être
un élément identitaire très fort. Car s’il n’y a pas de représentation
partagée, c’est-à-dire d’identité du territoire, les politiques pourront
faire tout ce qu’ils veulent, la métropole ne fonctionnera pas.
HDS
Les choses ont-elles avancé depuis 2008 ?
AG
L’une des conclusions de mon projet Seine Métropole était qu’on
fasse un seul port Paris-Rouen-Le Havre. C’est fait avec Haropa,
Harbour Of Paris ou Havre Rouen Paris. La différence c’est qu’à
Londres, New York, Rotterdam ou Hambourg, le port est propriété
de la ville. Cela permet d’avoir une vision systémique, de fusionner
les perspectives de développement. Chez nous, c’est l’État qui a
la main. Parmi les avancées, il y a aussi le projet ferroviaire Ligne
Nouvelle Paris Normandie qui a fait l’objet d’une consultation
publique et dont les études de réalisation sont en cours. Toujours
dans le domaine des transports, les travaux d’Eole ont commencé.
Autre projet qui a vu le jour : les chambres de commerce des Régions
Île-de-France et des deux Normandie ainsi que les CCI des départe-
ments bordant la Seine ont créé une association, PSN, Paris Seine
La Seine
identitaire très fort
est un élément