r epo r t age
Dans les Hauts-de-Seine, près
de trois cent cinquante bateaux-
logements
sont amarrés le long
du fleuve. Un mode de vie qui réunit
de plus en plus d’adeptes.
L
es bottes en caout-
c h o u c t r ô n e n t
encore à l’entrée
d e l a p é n i c h e .
Le ponton de fortune, fabriqué à
l’aide de flotteurs, n’a pas encore
disparu : la Seine vient tout juste
d’entamer sa décrue, laissant
les quais encore boueux et diffici-
lement praticables. Pas de quoi
décourager Laurence et Mario,
propriétaires d’un bateau amarré
à Sèvres. Au contraire. Pendant
la montée des eaux, la solidarité
a battu son plein entre les diffé-
rents habitants des quais. «
Nous
communiquions ensemble par
les réseaux sociaux. Nous n’avons
pas eu peur mais nous étions
vigilants, notamment au niveau de
la surveillance des installations
électriques. Nous avons confiance en
les gens qui nous entourent
»,
expliquent-ils.
La crue est désormais terminée
et le beau temps revenu. Le soleil
se couche lentement sur la
Seine, donnant aux immeubles
b o u l o n n a i s d e s r e f l e t s
dorés. Un spectacle devenu
une habitude pour Laurence
et Mario. Depuis quatre ans,
ils vivent sur cette péniche à
proximité de l’île de Monsieur.
Ces jeunes mariés sont ce que
l’on appelle des « pénichards ».
En 2012, ils ont décidé de quitter
la terre ferme et leur pavillon de
Sèvres pour
Laura
, une péniche
Freycinet de trente-huit mètres
de long sur cinq de large. Soit
deux cents mètres carrés pour
cette famille recomposée de sept
enfants qui a eu un véritable
coup de foudre pour les lieux.
«
Nous aimons l’eau, nous avons
un grand panorama avec une vue
magnifique, la couleur du fleuve
change tout le temps. Vivre ici, c’est
apaisant
», explique Laurence
Bosi. La vie sur l’eau, ils l’ont
découverte par l’intermédiaire de
proches. «
Mon meilleur ami a lui
aussi une péniche donc grâce à lui,
j’ai découvert la vie sur un bateau
au fil des saisons
», explique
Laurence Bosi.
Comme l a pén i che
Lau r a
,
environ trois cent cinquante
bateaux sont amarrés en perma-
nence sur la Seine dans le dépar-
tement. Pour obtenir un empla-
cement, il faut d’abord s’armer
de patience : le délai d’attente
en petite couronne est de dix
ans et l’autorisation (Convention
d'occupation temporaire, ou
COT) est délivrée, selon l’endroit,
par Ports-de-Paris ou Voies
Navigables de France (VNF).
Les zones de stationnement sont
définies par le gestionnaire et
le maire de la commune et fixées
par arrêté préfectoral.
Maison flottante
Clapotis de l’eau, léger roulis
du navire… Ici, tout est propice
à l a dé t en t e . Un pr i v i l ège
dont les pénichards sont bien
juillet-août 2016 - n°48
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HDS
mag
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