juillet-août 2016 - n°48
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HDS
mag
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en t r e t i en
Il faut faire
de la Seine
l’un des grands
lieux ludiques
métropolitains
Normandie «
visant à construire le territoire économique du Grand Paris
Métropole Maritime Mondiale du XXI
e
siècle
». Le Grand Paris n’est donc
plus simplement l’idée d’un président de la République, d’architectes
ou d’urbanistes. Cela s’appuie sur des structures et des projets à
l’échelle de la Vallée de la Seine. Et c’est ce dont on a besoin.
HDS
D’où votre soutien au rapprochement des Hauts-de-Seine
et des Yvelines…
AG
Pour moi, ce rapprochement, cette perspective de fusion, sont
légitimes, je dirais même essentiels, du point de vue de la vallée
de la Seine. Lors des mes études sur le Grand Paris, j’ai notamment
travaillé sur l’axe Seine de La Défense à Mantes. Ce territoire est
cohérent, qu’importent les frontières administratives. D’un point de
vue géographique, urbanistique, culturel, économique, il y a une vraie
évidence. Rien que le prolongement d’Eole va créer une sorte
de solidarité dans l’efficacité des transports en commun qu’il n’y
avait pas jusqu’à maintenant. En plus de relier et rapprocher Paris,
La Défense et Mantes-la-Jolie, cela va entraîner un redéploiement
résidentiel et tertiaire.
HDS
Pourquoi accordez-vous une place si prépondérante aux
transports dans votre conception de la métropole ?
AG
La métropole est souvent considérée comme un périmètre
administratif. C’est tout sauf cela. La métropole est quelque chose qui
n’a pas de limite fixée, qui est en perpétuel mouvement. Face à cela,
la mise en valeur de l’ADN géographique et de l’offre de déplacements
permet de construire une représentation partagée. Qu’il s’agisse d’Eole
ou du Grand Paris Express, il faut imaginer autour de chaque gare
des parkings, des autobus de rabattement, des Vélib’, des Autolib’…
Il faut aussi des services, des commerces… Toute une série d’activités
qui fait que les gens viendront naturellement prendre les transports
en commun parce qu’ils y trouvent d’autres avantages.
HDS
Au-delà des transports, comment voyez-vous cette vallée
de la Seine ?
AG
Il est temps de se retourner sur le fleuve parce que c’est
un avantage considérable pour les villes d’avoir un rapport à l’eau.
Il faut aussi célébrer la fin de l’opposition ville-nature. Mais les berges
ne doivent pas devenir une continuité construite. Il faut être vigilant
à maintenir une alternance entre des zones habitées et des zones
naturelles, des zones industrielles, des zones de loisirs, des zones
agricoles… C’est déjà ça le paysage de la Seine actuellement.
HDS
Les Hauts-de-Seine et les Yvelines ont notamment décidé
de travailler ensemble sur le tourisme. Est-ce une priorité
selon vous ?
AG
Le développement de tout ce qui touche au tourisme est en effet
un enjeu. Un tourisme fait à la fois de loisirs sportifs et de loisirs
culturels. Selon moi, il faut faire de la Seine l’un des grands lieux
ludiques métropolitains. La future Cité musicale départementale
actuellement en construction sur l’île Seguin en sera, par exemple,
l’un des marqueurs. Il faut aussi miser sur le tourisme industriel.
La centrale électrique de Porcheville, la station d’épuration d’Achères,
les usines Peugeot ou Renault, les barrages, les écluses… Tous ces
éléments sont clairement identifiés dans le paysage. Aujourd’hui,
les monuments, ce ne sont plus seulement les cathédrales ou
les équipements culturels. Ce sont aussi ces grands éléments de
services qui permettent notre vivre-ensemble. Ils sont à notre service,
au service de notre territoire. Ils peuvent être des repères à l’échelle
de la métropole.
n
Propos recueillis par Émilie Vast
Photos : Jean-Luc Dolmaire