|
HDS
mag
|
n°48 - juillet-août 2016
conscients. À une cinquantaine
de mètres de Laurence et Mario
Bosi, Philippe Audouin s’est
installé sur le
Megalight II
. Vivre
sur l’eau, un comble pour ce
Savoyard d’origine. Après avoir
beaucoup bourlingué avant de
vivre dans l’univers exigu d’un
appartement parisien, il ne
quitterait pour rien au monde sa
maison flottante. «
Je suis arrivé
ici il y a quinze ans et depuis, je
ne décroche pas. J’adore cette vie,
en adéquation avec l’environ-
nement. Ici, on est à la frontière
entre la ville et la forêt.
» Cet
écolo convaincu s’est installé
sur ce bateau de vingt mètres
de long qu’il a conçu de A à Z.
«
J’ai acheté un bateau pourri
en un quart d’heure. Puis je l’ai
conçu et construit sur un chantier
naval. Je voulais une maison
éco-responsable flottante pour
vivre en adéquation avec l’environ-
nement.
» Son logement de cent
trente mètres carré est par
exemple relié au tout-à-l’égout,
chose rare pour une maison
sur l’eau. Aujourd’hui, il loue
ses chambres aux touristes de
passage, «
car tout le monde n’a
pas la possibilité de vivre comme
ça, en harmonie avec la nature
».
À Vi l l e n e u v e - l a - Ga r e nn e ,
François Bernard est, lui, un
vieux de la vieille chez les
pénichards puisqu’il s’est installé
sur la Seine en 1982 après un
passage sur un bras du fleuve
à Neuilly. «
À cette époque, il
n’y avait que trois bateaux et
beaucoup moins d’engouement
pour ce mode de vie. Aujourd’hui,
tout est plein !
» Pour son bateau,
long de vingt-trois mètres, il est
parti d’une simple coque qu’il a
retapée lui-même pour créer le
Sofa
– une contraction du nom
de ses deux filles. «
Je travaillais
après le boulot, jusqu’à minuit
tous les soirs.
» Aujourd’hui, son
logement fait cent quarante
mètres carrés, auquel il a rajouté
il y a quelques années une
petite terrasse donnant sur l’île
Saint-Denis. «
Ici, c’est presque la
campagne en pleine ville. En venant
sur un bateau, mon cadre de vie
a complétement changé : j’ai un
logement indépendant, confortable
et que j’ai pu concevoir comme
je voulais.
»
MacGyver
Les propriétaires de péniches
sont soumis à une réglemen-
tation bien précise. Les bateaux
qui stationnent sur les places
autorisées doivent être entre-
tenus tous les dix ans. En
mauvais état, ils pourraient
c ou l e r t r è s r ap i demen t e t
mettre en péril la vie de leurs
occupants. Ils doivent par
ailleurs disposer d’un amarrage
Pour bénéficier de cette vue
imprenable sur la Seine, la liste
d’attente s’allonge : il faut compter
au moins dix ans pour obtenir
un emplacement autorisé.
Même si elle ne sont pas encore toutes
reliées au tout-à-l’égout, les péniches
sont soigneusement équipées et
décorées par leurs propriétaires.