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HDS
mag
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n°48 - juillet-août 2016
© O
livier
P
asquiers
Pêche dans les Dombes.
guidé par l’ethnologue Frédérique
Pagani. Il montre comment cette
fête religieuse permet à une dias-
pora de retrouver son identité en
célébrant avec dynamisme les
rites liés à la fête du dieu Ganesh.
Insularité
La seconde partie de l’exposition
prolonge le voyage hors de France,
au cœur de territoires dont
le dénominateur commun est
l’insularité. La démarche person-
nelle de quatre photographes est à
l’origine de ces reportages. Partis
à la rencontre des populations,
chacun d’entre eux a vécu sur
place, avec les habitants et « l’es-
prit des lieux ». La photographie
rend ainsi compte de traditions
vivantes, transmises et actuali-
sées par un souffle contemporain
que ce soit à Kihnu, île estonienne
du golfe de Riga, à Pointe-à-Pitre
(Guadeloupe), ou encore, à vingt
ans de distance, sur l’île italienne
de Procida en face de Naples…
Jérémie Jung est ainsi allé
vivre sur l’île de Kihnu (à une
heure de la côte dans le golfe
de Riga). Les hommes y sont
marins pêcheurs et l’identité
originale de l’île est apportée
par les femmes. Une « exception
culturelle en Europe » classée
en 2008 au Patrimoine mondial
immatériel de l’humanité.
En 1991, lors de l’indépendance
de l’Estonie, l’instauration d’une
frontière arbitraire a renforcé ce
besoin de traditions identitaires
chez les Setos, à contre-courant
de la modernité de leur pays,
l’Estonie. De fait, les femmes sont
les gardiennes de la culture ances-
trale qu’elles transmettent au
quotidien. Ainsi la langue utilisée
sur l’île est un dialecte que seuls
c onn a i s s e n t l e s memb r e s
de la communauté, de même
que l’ensemble de règles qui régit
la vie des Setos. Il en découle
une certaine façon de penser,
un mode de vie et d’éducation.
Les enfants suivent tous l’ensei-
gnement de la musique (violon,
chant), les femmes et les petites
filles portent en permanence
des jupes tissées à grandes
r a yu r e s don t l e s c ou l eu r s
changent en fonction de l’âge et
des événements ; les célébrations
mêlent les croyances locales,
la religion orthodoxe, la musique
et le chant.
En Guadeloupe, Nicola Lo Calzo
s’est concentré sur le processus
de reconstruction de la mémoire
d e l’ e s c l a v a g e , i n i t i é p a r
un groupe de masques ou « mas »
au sein du carnaval officiel de
Pointe-à-Pitre. Issu des milieux
© O
livier
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