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

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HDS

mag

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n°48 - juillet-août 2016

c u l t u r e

3

S

èvres Outdoors

déborde du cadre des amateurs branchés

contemporains : elle invite curieux et promeneurs à

découvrir ce qui se fait de nos jours dans les plus

fameuses galeries, tout en offrant le plaisir de la bague-

naude dans un espace plutôt secret aux belles perspectives.

Les œuvres exposées ne se limitent pas à la céramique et déclinent,

en gris et en couleur, un panorama assez complet du matériau

moderne, de la porcelaine aux métaux. Présentés par les galeries

fidèles du site de Sèvres, on retrouvera Elmar Trenkwalder, délaissant

les terres émaillées pour la fonte d’aluminium, avec un totem rouge

impressionnant de près de quatre mètres de haut ; un bronze hyper-

réaliste de Werner Reiterer, ou les myosotis de grès, de porcelaine et

d’acier de Françoise Pétrovitch, poussés à la Manufacture à plus de

trois mètres de haut. Plein air oblige, la saison est à la densité

monumentale, la palme revenant certainement à l’Américain

Sterling Ruby pour sa première à

Sèvres Outdoors

: une œuvre métal-

lique et cuirassée réalisée à partir de pièces industrielles avec de vrais

morceaux de sous-marins dedans – il aura fallu deux camions pour

la conduire ici.

La formule est séduisante et conquiert chaque année de nouveaux

publics. Puisque l’on peut venir en famille et qu’il va bien finir par

faire beau, la promenade culture se prolongera agréablement ensuite

en balade nature le long de la Seine et dans le parc du Domaine

de Saint-Cloud tout proche.

n

www.sevresciteceramique.fr

En plein air

Troisième saison de

Sèvres Outdoors

, l’exposition

d’art contemporain

dans les jardins de Sèvres –

Cité de la céramique. Tout l’été – indien compris –

jusqu’au 23 octobre.

A

u Musée Rodin de Meudon jusqu’au 20 novembre, rétros-

pective de l’œuvre d’un autre sculpteur meudonnais, François

Stahly, pour le dixième anniversaire de sa mort. Né Allemand

en 1911, grandi en Suisse, Stahly s’installe à Meudon en 1949, à deux

pas et comme dans l’ombre bienveillante de Rodin à la Villa des

Brillants. Un Meudon qu’il ne quittera que pour quelques années

américaines. Peut-être est-ce là le secret – ou le cliché – de son enfance

suisse : François Stahly était un poète discret, travaillant la ligne,

la courbe et le fluide, à peine parfois l’écorce et le rugueux. Bref, ce n’est

pas, comme son illustre voisin, un sculpteur véhément, mais un fidèle

de l’intime, même lorsqu’il s’aventure sur les chemins dumonumental.

Compagnon de route du groupe Témoignage, du Salon de Mai, de la

Jeune Sculpture, on pourrait presque parler à son propos de modernité

silencieuse. Jamais certes sa sculpture ne viendra vous brutaliser au

bord du chemin, il faudra simplement, pour en goûter la plénitude,

attendre et entendre patiemment une certaine respiration apaisée

du vivant.

n

www.musee-rodin.fr

La respiration

du vivant

La belle

boucle

J

usqu’au 24 juillet, derniers jours pour visiter, aumusée d’Art et

d’Histoire de Meudon,

La belle boucle de la Seine de 1800 à 1860

,

troisième volet d’un triptyque

Paysages

organisé en partenariat

avec l’association des Amis du paysage français. Et nous pouvons,

maintenant que la boucle des lieux et des époques est bouclée, nous

estimer chanceux – au sens de l’histoire de l’art, moins à celui des catas-

trophes naturelles – de vivre sur ces bords de Seine qui ont presque tout

inventé en matière de paysage. Là, entre Issy et Suresnes, le néoclassi-

cisme est dans la force de l’âge, il joue pleinement avec la nature comme

le XVII

e

hollandais n’osait pas le faire. Puis on peint ses émotions

romantiques en les incarnant dans l’arbre et le fleuve. On se prépare à

fouiller les frondaisons et les paillettes de lumière. On se sent bien chez

soi, on invente la couleur qui trouble les lignes, on a la vague

impression

qu’il va se passer quelque chose de révolutionnaire dans la peinture.

Le regard sur le paysage ne cesse de se transformer, avant que lui-même

ne se laisse gagner par l’énergie métallique de la ville.

n

www.paysagefrancais.fr

© F

lorian

B

ézu

© A

gence

photographique

du musée

R

odin

- J

erome

M

anoukian