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juillet-août 2016 - n°48

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HDS

mag

|



pano r ama

D

epuis Jeff Koons en

2008, le château et les

jardins de Versailles

reçoivent chaque été la

visite plastique d’un grand nom de

l’art contemporain. Qui y fait son

show ou dépose son empreinte,

c’est selon. Après les polémiques

souvent surjouées des années

précédentes, l’intervention du

Danois d’origine islandaise Olafur

Eliasson relève plutôt de la

seconde catégorie, tant la subtilité

de ses dispositifs, sans même

parler de leur beauté, s’accorde et

joue avec l’esprit solaire du lieu,

symbole intouchable de notre

histoire et l’un des sites touris-

tiques les plus visités de France.

Dans les jardins, lieu de pouvoir

culturel déguisé en espace de

nature, une gigantesque cataracte

tombée d’une tour de métal

modifie les lignes des bassins, un

bo sque t de b r ou i l l a r d v i en t

troubler et faire disparaître

le visiteur habitué aux perspectives

bien rangées, un tapis de morceaux

de glacier invite les bouleverse-

ments climatiques au royaume du

contrôle. La même retenue parcourt

les interventions de l’artiste à l’inté-

rieur des salles, usant de miroirs et

d’illusions pour perturber notre

regard sur les lieux tout en les

ma g n i f i a n t . L e s o l e i l e s t

omniprésent, les reflets nous trans-

portent sans bouger du dedans au

dehors, semblent parfois trans-

former l’architecture même des

espaces. Contrairement à certains

de ses prédécesseurs, Olafur

Eliasson ne s’est pas servi de

Versailles comme fond de scène de

ses propres obsessions, il s’est

simplement – ce qui est le comble

de la difficulté – glissé de l’autre

côté du miroir pour en modifier très

finement les atmosphères.

n

www.chateauversailles.fr

Visite yvelinoise au Domaine national de Versailles, à l’occasion de l’exposition du plasticien Olafur Eliasson.

Jusqu’au 30 octobre.

I

ls sont quatre. Quatre plasticiens avant tout peintres, réunis

en clôture de saison par la Maison des arts d’Antony pour

une nouvelle édition d’

Artistes à découvrir

. Jusqu’au 24 juillet.

Le geste libre, la ligne ruisselante avec à peine parfois la rigidité

du quadrillage, Renaud Bargues joue à l’encre sur papier froissé

des codes et des manières du

street art

. Vincent Bebert renoue

avec la peinture sur le motif, mais comme en grognant, grondant,

rageant, il brasse la terre et le pigment à pleines mains, il puise

dans la démesure du paysage une énergie à la fois romantique et

paléolithique. Dessin impeccable sous le flou du lavis, les métamor-

phoses animales, les envolées végétales, les symboliques humaines

de Juliette Choné sonnent bien contemporaines de notre réévalua-

tion des hiérarchies du vivant. Retour à la virulence des matières et

des couleurs, au foisonnement de l’instant, avec les feuilles bitumées

de Sylvain Pernière : Kafka et Lovecraft seraient les compagnons

de son bouillonnement intérieur. Un lever de voile en clôture de sai-

son : on ne saurait mieux commencer l’été !

n

www.ville-antony.fr

Lever

de voile

Voisin

solaire

© J.-C. C

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© 2016 O

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