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s o c i é t é

janvier-février 2017 - n°51

|

HDS

mag

|



B

i en t ô t , l e l ama

lancera des tacos.

C’est du moins

l e s o u h a i t

de Faustin, 11 ans. Devant

son ordinateur, il met la dernière

touche à son personnage avec

le pixel art : démarche, armes,

d e s i g n , s omb r e r o c o l o r é

sur la tête... Puis celui-ci prendra

vie sous ses yeux au cœur d’un jeu

vidéo que son groupe construit pas

à pas. Tous les mercredis après-

midi, Faustin participe aux Teen

Labs et aux Studios Teens du Cube

d’Issy-les-Moulineaux. Ces ateliers

réservés aux ados permettent, à

raison de deux heures par

semaine, de se familiariser et de se

perfectionner à la pratique du

numérique. Codage, vidéo,

création sonore, tous les aspects

sont abordés. C’est ce qui a attiré

Faustin, inscrit depuis cinq ans.

« 

Les ateliers changent beaucoup.

Depuis que je suis ici, j’ai fait de

la programmation, du stop-motion

(la fabrication d’un film image par

image)

. Nous avons aussi créé notre

propre police d’écriture. Les nouvelles

technologies me passionnent, j’ai

toujours aimé bidouiller, modifier des

circuits et créer mes propres

programmes.

» Plus tôt dans l’après-

midi, lui et ses copains s’amu-

saient à hacker leurs anciens jouets

et à les détourner pour leur donner

une nouvelle vie.

Chaque année, cinq mille heures

de formation comme celles-ci sont

données au Cube, dans le cadre

de l’éducation au numérique.

Sur les sept cents mètres carrés de

locaux, les publics sont nombreux

et variés, des scolaires jusqu’aux

personnes âgées, de deux à…

quatre-vingt-six ans. «

Avec ses diffé-

rentes facettes, le Cube a su mixer

les publics, du néophyte au super

geek

 », résume Nils Aziosmanoff,

son président. Dès sa création, en

2001, l’objectif était clair : dédier

un lieu à la création numérique

sous toutes ses formes. À l’époque,

ce type de structure était inédit

en France et en Europe. « 

Seule

l’Autriche était vraiment en avance

sur nous. La bulle internet venait

d’éclater mais nous étions toujours

aussi convaincus que le web allait

changer le monde. Nous étions perçus

comme des ovnis 

», se souvient-il.

Ses actions se concentrent

autour de trois axes : la créativité

numérique, l’innovation sociale

et l’entreprenariat innovant.

Aujourd’hui, le Cube, géré par

l’association Art 3 000, emploie

dix-sept personnes à temps plein.

Incubateur de projets

Ainsi, les visiteurs travaillent tous

sur les mêmes problématiques,

à savoir l’apprentissage du code,

la conception de pages web, l’ani-

mation vidéo mais avec des ateliers

adaptés aux différents niveaux et

tranches d’âge. «

Les plus jeunes sont

ce qu’on appelle des

digital natives

,

ils sont nés avec le numérique. On est

aussi attentif à la question de leur

usage du numérique qui change

leur rapport au monde

 », explique

Nils Aziosmanoff. Une manière

Parmi le public reçu au Cube,

les adolescents qui s’initient

notamment au codage et au pixel art.