HDS.mag n°51

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La treizième édition française de l’exposition d’art contemporain Miniartextil est faite de l’étoffe des songes.
Au Beffroi de Montrouge, du 22 février au 19 mars.
J ean-Christophe Ballot est photographe - et documen-
tariste – des espaces. Architecte, diplômé des Arts
déco et de la Femis, passé par la Villa Médicis,
il travaille partout la même poésie contemplative du paysage,
souvent urbain ; ce qui n’exclut en rien la nature, bien au
contraire, elle n’est jamais tant présente qu’aumiroir de la ville.
Ainsi sa série Merveilleuses Serres d’Auteuil, une vingtaine
de photographies exposées jusqu’au 21 janvier à la bibliothèque
Paul-Marmottan de Boulogne, soit à quelques centaines
de mètres du réel, en lisière du bois de Boulogne. Au-delà de
la récente actualité du chantier d’extension de Roland-Garros,
c’est une invitation à regarder à travers la mémoire des résilles
de fer et de verre de ce qui ressemble à des volières pour l’ima-
ginaire. Accompagnées de gravures appartenant au fonds
Marmottan, ces photographies poudreuses en noir et blanc,
luisantes de sève en couleur, semblent autant de peintures
de lumière. n
Tisser les rêves
Mémorables jardins
janvier-février 2017 - n°51 | HDSmag| 
V enue des bords du lac de Côme en Italie, terroir
fameux pour ses soieries, portée par l’association
Arte&Arte, Miniartextila réussi à instituer en France
un art contemporain original en usant de matériaux
auxquels il n’est pas accoutumé : fibres, fils et laines y remplacent
le bronze et les pigments, sans rien affadir de l’invitation au
voyage vers l’ailleurs. Bien au contraire puisque cette nouvelle
édition invite créatrices et créateurs – la parité hommes femmes
n’est pas encore à l’ordre du jour – à Tisser les rêves. Sous les
« rêves de grandeur» d’installations impressionnantes
d’envergure, cinquante-quatre « mini-textiles » jalonnent le
parcours, petits joyaux de quelques dizaines de centimètres
affrontant la cruauté ou les élans du monde avec une poésie
sereine : la violence en effet ne sied pas bien à l’étoffe des
songes… Mais qu’on ne redoute pas pour autant la mièvrerie du
canevas et de la quenouille : l’atmosphère vaguement inquiétante,
hantée de masques énigmatiques et de voiles qui tutoient les
fantômes, balaie aussitôt les préjugés surannés : Miniartextil,
c’est de l’art d’aujourd’hui qui se dissimule pudiquement derrière
la délicatesse et la fragilité. Et puisque nous sommes au pays des
rêves, là où les artistes usent d’incroyables métiers à tisser les
espoirs, chacun est invité à faire un vœu : avec plus de 11 000
visiteurs attendus, ce serait bien le diable si quelques-uns ne se
réalisaient pas… n 
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