juillet-août 2013- n°30
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HDS.
mag
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en t r e t i en
meil. Ils pleurent beaucoup au
moment de l’endormissement et
cela inquiète souvent les parents.
Vers l’âge de deux ou trois ans,
le refus du coucher est fréquent.
Puis de cinq à sept ans, la peur
du noir et les terreurs nocturnes
apparaissent. Des cauchemars
troublants souvent liés aux images
et vidéos visionnées au cours de la
journée. Les insomnies démarrent
à la puberté, souvent dues à l’an-
xiété. Enfin, les interactions de
l’horloge biologique entraînent
chez les adolescents un refus de
se lever le matin. Ils sont alors tota-
lement déphasés.
HDS
Quels problèmes ce
manque de sommeil peut-il
poser ?
SH
La fragmentation du sommeil
liée aux problèmes médicaux peut
entraîner des retards de croissance.
C’est notamment le cas chez les
enfants souffrant d’apnée du
sommeil grave. Dès lors que l’on
corrige l’apnée, l’enfant retrouve
une taille moyenne conforme car
il sécrète en plus grande quantité
l’hormone de croissance qu’il lui
manquait jusqu’alors. Une pri-
vation de sommeil mène aussi à
l’obésité. Plus généralement, un
mauvais sommeil occasionnent des
problèmes comportementaux : le
manque d’attention, les difficultés
dans l’apprentissage… La tendance
de certains enfants à l’anxiété ren-
force ces problèmes. Des éléments
génétiques et environnementaux
entrent également en compte.
Pour certains, un sommeil catas-
trophique dans l’enfance ne laisse
aucune trace. Pour d’autres, les
troubles du sommeil perdurent.
HDS
Quelles sont les bonnes
pratiques à adopter pour
mieux dormir ?
SH
Il faut encourager l’enfant à
trouver son sommeil en autonomie
par un rituel de coucher très ferme.
La régularité des horaires de lever et
de coucher est une des clés du som-
meil. Les parents doivent rester très
vigilants, s’assurer que l’enfant se
fatigue la journée et le rassurer en
cas de terreurs nocturnes. Les yeux
des enfants étant très sensibles,
les effets des ordinateurs sont très
nocifs. Il vaut mieux les interdire
au moins deux heures avant le
coucher. Il en va de même pour
le dîner qu’il convient de prendre
assez tôt. La tendance à surchauffer
les chambres est également à pros-
crire. La température idéale se situe
entre dix-huit et vingt degrés. Plus
la température est élevée, moins
bien on dort. Attention enfin aux
traitements de sommeil, même
homéopathiques. Si un enfant
apprend jeune qu’il a besoin de
quelque chose pour dormir, cela
peut devenir une habitude. Et avec
l’âge, les cachets deviennent des
somnifères avec une forte accoutu-
mance. Finalement, la solution est
d’adapter nos vies en fonction des
enfants et pas nos enfants à nos
envies. Si les problèmes persistent,
il ne faut ne pas hésiter à faire ap-
pel à son médecin généraliste ou à
un centre de sommeil.
n
Propos
recueillis par Florence Mazet.
Photos : Jean-Luc Dolmaire
Retrouvez le service en ligne Questions
de famille consacré au sommeil de
l’enfant
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luc
dolmaire